L'ancien chef de la diplomatie burkinabè, âgé de 62 ans, souhaite être soigné en France pour un cancer, selon son avocat William Bourdon, qui a adressé un courrier en ce sens au président français Emmanuel Macron.
"Le tribunal a été saisi en ce qui concerne la question relative à une évacuation sanitaire de M. Bassolé. Ce n'est pas un refus, ce n'est pas un blocage par le chef de l'État (burkinabè), encore moins par le ministre de la Justice. C'est que le tribunal ne peut pas statuer. L'absence des avocats l'en empêche", a déclaré à l'AP le ministre burkinabè de la Justice René Bagoro.
"Le jour où les avocats reprendront le chemin des audiences, le tribunal statuera", a-t-il précisé.
Depuis fin avril, les avocats burkinabè observent un arrêt de travail pour dénoncer le "blocage de l'appareil judiciaire". Lundi, à l'issue d'une assemblée générale extraordinaire du barreau, ils ont toutefois décidé de reprendre leurs activités, mais refusent toujours de participer aux audiences pénales jusqu'au 3 juin.
Apparu affaibli lors de sa première comparution en décembre 2018 au procès du putsch, le général Bassolé a déjà passé deux mois en Tunisie, de mars à avril, pour des soins.
Selon le courrier de Me Bourdon, daté du 24 mai et transmis à l'AFP, M. Bassolé souffre "d'un cancer rare qui ne peut être traité qu'en France".
"Notre client, formé comme officier général de gendarmerie par notre pays, reste un grand ami de la France", fait valoir Me Bourdon dans cette lettre au président Macron.
Accusé d'être l'un des cerveaux du putsch du 16 septembre 2015, qui avait 14 morts et 270 blessés, Djibrill Bassolé bénéficie d'une liberté provisoire en résidence surveillée.
Celui qui fut l'un des piliers du régime de l'ex-président Blaise Compaoré - chassé en octobre 2014 par une insurrection populaire - est poursuivi pour "trahison, complicité d'attentat à la sûreté de l'État, meurtres, coups et blessures", chefs d'accusation pour lesquels il risque la prison à perpétuité.
M. Bassolé a déjà "été longuement interrogé par le tribunal militaire, par conséquent, le procès peut parfaitement continuer sans lui", estime Me Bourdon.
Le 16 septembre 2015, des soldats du régiment de sécurité présidentielle, l'ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré, avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après sa chute.