Ces derniers jours de fortes précipitations se sont multipliées sur la capitale burkinabè. Ouagadougou a les pieds dans l’eau. A Boassa, dans la périphérie sud de la ville, vit Djelika Coulibaly. L’association "Yaam Solidarité" est intervenue pour que les murs de son habitation ne s’écroulent pas.
"Ma maison et ma toilette n’allaient pas résister aux eaux des pluies. A chaque fois que le ciel s’assombrit, c’était l’inquiétude. Et en cas de pluie, ma maison se remplissait d’eau. C’est le voisin qui venait à mon secours", a dit Mme Coulibaly, une sinistrée.
Autre lieu, pratiquement la même réalité. Cette famille que l’association aide en ce moment n’a pas eu trop de chance. Elle n’a plus de clôtures et de toilettes.
"La famille n’arrivait plus à bénéficier de son intimité. Se laver était devenu un problème. Je ne pense pas qu’il y a des gens qui arrivent à vivre sans toilettes. Ils étaient vraiment en difficulté pour la réparation et financièrement aussi ça ne suit pas", a déploré Arthur Compaoré, technicien à "Yaam Solidarité".
"En tout cas je suis très content parce que l’association "Yaam Solidarité" est venue m’aider. Vous m’avez aidé, je vais aussi prier pour que les maisons qui restent ne s’écroulent pas elles aussi", a souhaité Jean Kouraogo, un autre sinistré.
L’initiative de "Yaam Solidarité" est née en 2011 d’un groupe d’architectes et d’urbanistes, après les inondations de 2009.
"En dehors de cette situation d’inondations, nous accompagnons en moyenne 10 ménages par mois à se reloger", indique Lebriné Dadioari, chef de projet à "Yaam Solidarité". "Au-delà d’accompagner ces personnes sinistrées, nous accompagnons les populations dans tout ce qui est bonnes pratiques dans la construction", ajoute-t-il.
Parmi ces bonnes pratiques: l'association dispense des ateliers de formation avec des maçons locaux pour accompagner les ménages à mieux construire leur logement tout en évitant les zones inondables.
Toutes les 13 régions du pays sont touchées par ces inondations qui ont fait de début avril à mi-septembre 71.341 personnes sinistrées, selon les données publiées par le gouvernement du Faso. Les inondations ont déjà fait 13 morts et 50 blessés dans le pays.
On pourrait atteindre les 100.000 sinistrés d’ici fin octobre, prévient le gouvernement qui a décrété mercredi dernier l’état de catastrophe naturelle. Pour faire face à ces inondations, le gouvernement a besoin de 9,8 milliards de francs CFA. Il a déjà dégagé une ligne budgétaire de 5 milliards de francs CFA.