L'officier se trouvait à l'état-major de l'armée lorsqu'il a été assassiné par un militaire qui a ensuite pris la fuite, selon ces sources.
Interrogé sur cet assassinat par l'AFP, un haut responsable de l'armée a répondu sous couvert de l'anonymat: "C'est malheureusement vrai".
L'état-major est pratiquement désert pendant la pause déjeuner, à l'exception des soldats de faction, ont précisé ces sources.
Le porte-parole adjoint de l'armée burundaise, le major Clement Cimana a confirmé ce meurtre et a précisé que l'auteur du crime a réussi a s'échapper par les bâtiments de la Clinique Prince Louis Rwagasore, un hôpital en face de l'Etat-Major. L'arme du crime a été abandonnée sur les lieux et a pu être récupéré, selon les détails fournis par le correspondant de VOA Afrique dans la capitale burundaise.
Un officier supérieur joint par VOA Afrique mais qui a requis l'anonymat estime que l'assassinat a été commis par un militaire très expérimente et qui connait bien l'Etat-Major pour pouvoir prendre la fuite tranquillement. Le colonel visé se trouvait devant le tableau d'affichage dans la cour intérieure de l'Etat-Major, mais les circonstances de son assassinat reste "inconnues et spectaculaires" a-t-il ajouté.
Le colonel assassiné dont l'objet de sa présence a l'Etat-Major pendant l'heure de fermetures des bureaux n'a pas été communiqué, était d'habitude bien protégé par "un dispositif de garde impressionnant et d'armes lourdes". Cela montre que personne n'est a l'abris, a dit un autre officier supérieur qui craint de "faux représailles et des conséquences qui pourraient précipiter l'explosion d'une armée déjà fragilisée par de la méfiance entre la hiérarchie de la base au sommet".
Des sources concordantes attribuent cet assassinat a l'un des groupes rebelles actif sur le terrain mais aucune rébellion ne l'a revendiqué. Cependant, RED-TABARA a récemment revendiqué plusieurs fois les attaques contre la police et les positions militaires.
Le lieutenant-colonel Ikurakure était le commandant du bataillon de génie de Muzinda, situé à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale.
Son nom a été régulièrement cité dans des cas de disparitions forcées ou de torture de jeunes issus des quartiers contestataires de la capitale, opposés au troisième mandat du président Nkurunziza qui a déclenché une profonde crise politique dans le pays.
C'était "un personnage cruel au centre de la répression en cours. Je regrette qu'il parte sans répondre de ses actes devant la justice", a réagi à l'AFP Pacifique Nininahazwe, l'une des figures de la société civile burundaise actuellement en exil.
Son assassinat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat et on ignorait mardi si son meurtrier a agi pour des motifs politiques ou autres.
Avec AFP