Selon la police, l'incident a commencé mercredi matin par l'explosion d'une grenade, lancée contre des policiers qui patrouillaient dans le quartier de Cibitoke, foyer des manifestations déclenchées fin avril par la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat à la présidentielle prévue le 15 juillet.
L'explosion a été immédiatement suivie d'un "ratissage" du quartier par les forces de sécurité, qui se sont alors heurtées à un groupe "lourdement armé", a-t-elle affirmé. La police a ajouté que "cinq assaillants" avaient été tués, que le groupe, selon elle composé d'opposants politiques radicalisés, avait été "neutralisé" en début d'après-midi et que des armes - fusil d'assaut, lance-roquettes RPG et grenades - avaient été saisies.
Un journaliste de l'Agence France Presse (AFP) qui a pu se rendre sur place en fin d'après-midi - le quartier est longtemps resté bouclé - a vu non pas cinq mais six cadavres de civils par terre. Des témoins interrogés ont donné une toute autre version des faits, loin de la thèse du "groupe armé".
Selon eux, la police cherchait l'un des leaders des manifestations dans une maison du quartier et a demandé à ses occupants d'en sortir. Toujours d'après eux, elle leur a alors tiré dessus alors qu'ils sortaient "les bras en l'air".
Parmi les victimes, tuées de balles dans la tête, figurent un agent de change d'une soixantaine d'années plutôt connu pour ses positions pacifiques, ainsi que ses deux fils, selon le journaliste de l'AFP.