Selon un communiqué diffusé vendredi 6 novembre, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a informé les autorités du Burundi que "si certains agissements - que ce soit des forces de sécurité, des milices ou de tout groupe armé - devaient constituer des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou des actes de génocide", l’instance serait prête à des poursuites.
"Personne ne doit douter de ma détermination à remplir ma mission de sorte que ces crimes ne restent pas impunis", a ajouté Fatou Bensouda, se disant "extrêmement préoccupée" par le recours à un "discours inflammatoire" dans ce petit pays à l'histoire post-coloniale marquée par des massacres inter-ethniques et une guerre civile.
"Quiconque, au Burundi, incite à commettre des violences à grande échelle ou se livre à de tels actes (...) s'expose à des poursuites" devant la CPI, a insisté la procureure.
Réunion du Conseil de sécurité lundi
Cet avertissement intervient à quelques heures de l'expiration d'un ultimatum lancé par le président Pierre Nkurunziza au mouvement qui conteste son troisième mandat depuis plusieurs mois.
Lundi dernier, il avait donné jusqu'à samedi soir aux contestataires pour "déposer les armes" en échange d'une amnistie, après quoi la police serait autorisée à "user de tous les moyens" contre eux.
La situation au Burundi sera lundi prochain au centre d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, la France et les Etats-Unis se sont eux aussi alarmés vendredi des tueries et discours de haine risquant de replonger le pays dans des violences à grande échelle.
La candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé a plongé fin avril le Burundi dans une crise qui a déjà fait au moins 200 morts. Une brutale répression et sa réélection en juillet n'ont pas empêché l'intensification des violences.
Avec AFP