"Le mois d'octobre étant un mois de deuil au Burundi, le gouvernement a suggéré un report de la session que la facilitation a convoqué ce 24 octobre et garde l'espoir que cette dernière s'associe, comme d'accoutumée, aux Burundais dans ces moments de tristesse", a annoncé mardi soir le gouvernement sur son compte Twitter.
Le Burundi a commémoré le 13 octobre l'assassinat en 1961 du "héros de l'indépendance", le prince Louis Rwagasore, et le 21, celui du "héros de la démocratie", Melchior Ndadaye, le premier président hutu démocratiquement élu en 1993.
Le parti au pouvoir au Burundi, le Cndd-FDD, a également indiqué mardi dans la presse locale qu'il ne serait pas représenté à Arusha si le gouvernement du Burundi et la facilitation ne s'accordaient pas sur les personnes qui "prendront part à la session de la signature de la feuille de route menant vers les élections de 2020".
La vingtaine de partis proches du régime burundais ont annoncé dans la foulée qu'ils boycotteraient une réunion "à laquelle le gouvernement ne participe pas".
"Aucun représentant du pouvoir et des alliés ne se trouve jusqu'ici à Arusha alors qu'on leur a envoyé des billets pour mardi depuis quelques jours (...) Des discussions sont toujours en cours avec le gouvernement, mais je ne suis pas très optimiste", a confirmé à l'AFP une source proche du facilitateur, l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa.
Seuls une vingtaine de leaders de l'opposition interne et externe ont donc atterri à Arusha depuis mardi pour participer à cette session présentée comme celle de la dernière chance.
"C'est un prétexte fallacieux et enfantin, car ce gouvernement n'a jamais décrété un seul jour de deuil pour ces deux héros depuis qu'il est au pouvoir", a réagi auprès de l'AFP Anicet Niyongabo, secrétaire général du Cnared, la plate-forme regroupant l'opposition extérieure, joint au téléphone à Arusha.
"Ça montre une fois de plus que le pouvoir du Cndd-FDD n'a jamais voulu négocier avec son opposition pour sortir le Burundi de la crise", a-t-il poursuivi, appelant la facilitation à ne pas reculer.
Le Burundi est en crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé. Sa réélection en juillet de la même année a déclenché une crise qui a fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes. Ces violences ont poussé la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir une enquête.
Le président Nkurunziza a annoncé son intention de ne pas se représenter en 2020.
Avec AFP