"Ces élèves n'ont pas été chassés de l'école contrairement à ce que l'on dit sur les réseaux sociaux, mais une assemblée des parents a décidé lundi que chacun allait payer une somme de 700 Fbu (francs burundais, 0,37 euros) pour remplacer les manuels abîmés", a expliqué M. Niyungeko, le directeur de l'enseignement de Ntahangwa.
Il s'agit d'élèves de quatre classes de 8e année (14-16 ans) et quatre autres de 9e année (15-17 ans) de l'Ecole fondamentale Carama I situ, qui compte 4.000 élèves. Ils sont accusés de gribouillis sur une photo de M. Nkurunziza dans des manuels scolaires.
"Mais les élèves qui n'ont pas encore payé cette somme ne vont pas passer les examens de fin d'année qui ont déjà commencé", a prévenu M. Niyungeko, assurant que "c'est justice, car ils ont commis une faute très lourde".
Deux parents d'élèves, contactés par téléphone mercredi, assurent que les autorités leur ont imposé "de payer, sinon les enfants ne retourneront pas en classe".
Quatre élèves d'une école de la province de Cankuzo (est) ont également été interpellés mardi et mercredi, et sont détenus dans un commissariat de police, selon des témoins et une source administrative.
Des cas similaires, officiellement recensés pour la première fois dans le sud de Bujumbura fin mai, se sont multipliés depuis. Une source du ministère de l'Education a assuré à l'AFP qu'une dizaine d'autres écoles sont concernées.
Des centaines d'élèves ont déjà été provisoirement exclus de leurs écoles, puis pour certains réintégrés. Onze autres ont été inculpés d'outrage à chef d'état et écroués le 3 juin à Muramvya (centre).
Dans certains livres, les yeux du président avaient été troués. Dans d'autres, sa photo avait été gribouillée, ou des propos insultants à son égard avaient été inscrits.
Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature pour un troisième mandat, avant d'être réélu en juillet.
Les violences ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays.
Avec AFP