Les trois experts, dont le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait demandé l'envoi le 17 décembre, ont pour mandat d'"enquêter sur les violations et abus de droits de l'homme en vue de prévenir la détérioration de la situation".
"Notre objectif est d'aider l'Etat (burundais) à remplir ses obligations en matière de droits de l'homme et d'établir les responsabilités pour les cas de violations et d'atteintes aux droits de l'homme, y compris en identifiant les auteurs présumés", a déclaré le Sud-africain Christof Heyns, rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires.
"Nous avons reçu un mandat clair du Conseil des droits de l'homme afin d'aider le Burundi à éviter le pire", a renchéri l'Algérienne Maya Sahli-Fadel, rapporteuse spéciale de l'Union africaine sur les réfugiés, les demandeurs d'asile, les personnes déplacées et les migrants en Afrique.
Le troisième de ces experts est le Colombien Pablo de Greiff, rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition.
"L'envoi de cette mission n'a pas été de tout repos car le gouvernement burundais a d'abord multiplié les obstacles (...) La situation a été débloquée pendant la visite du secrétaire général de l'ONU au Burundi il y a une semaine", a expliqué à l'AFP un cadre de l'ONU, sous couvert d'anonymat.
La mission d'enquête présentera un rapport préliminaire le 21 mars et son rapport final en septembre.
Le Burundi est plongé depuis 10 mois dans une crise politique profonde, née de la volonté du président Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir pour un troisième mandat, qu'il a obtenu en juillet.
Selon l'opposition, la société civile et une partie de son camp, sa réélection viole la constitution ainsi que l'accord d'Arusha qui mit fin à la guerre civile entre 1993 et 2006 (300.000 morts).
Les violences, désormais armées, ont déjà fait plus de 400 morts et poussé plus de 240.000 personnes à quitter le pays. Des organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé l'existence de fosses communes, de nombreux cas d'exécutions sommaires et d'assassinats ciblés.
Avec AFP