Son président, Mgr Jean-Louis Nahimana, a discuté de la situation de la CVR avec les organismes internationaux et missions diplomatiques accréditées à Bujumbura.
Pour lui, la priorité devait être donnée à sa commission en ce temps de crise, plutôt que de chercher à privilégier le dialogue politique comme semblent le préconiser bon nombre de gens.
"Nous sommes dans une situation difficile. Il n’y a que des affrontements que des intimidations qui peuvent aussi bloquer certains compatriotes. Pour moi, c’est plutôt un climat qui milite justement pour le soutien de cette commission. Aujourd’hui, on parle de dialogue, si le dialogue politique burundais était précédé par ce travail de recherche de la vérité, ça contribuerait à trouver des solutions pérennes parce que ce n’est pas la première fois qu’on parle du dialogue dans ce pays ", soutient Mgr Jean-Louis Nahimana.
Pour sa part, le numéro un du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies au Burundi, Patrice Vahard, un environnement propice devrait être créé pour permettre à la CVR de bien accomplir sa mission.
"Créer la confiance auprès des victimes, des témoins et autres personnes à risque, ainsi qu’au sein de la population afin d’assurer leur participation au processus, dans le contexte de crise actuelle, passe par la mise place des mécanismes de protection adaptés aux besoins spécifiques de toutes les personnes concernées", explique M. Vahard.
Les potentiels contributeurs plaident plutôt pour la commission soit réellement indépendante et non seulement sur papier.
"Cette assistance technique et financière à la CVR suppose quand même aussi un environnement favorable : Il y a au premier plan l’indépendance de la CVR, l’indépendance est dans le texte. Le deuxième élément, c’est l’appropriation évidemment par la société burundaise de l’intérêt des mécanismes que va mettre en place la CVR", préconise l’ambassadeur de la France au Burundi, Guerrit Van Rossum.