Des tirs nourris, parfois en courtes rafales, étaient audibles en provenance de ce quartier de la périphérie sud de la capitale, où des journalistes, dont celui de l'AFP, ont été menacés verbalement par des policiers et forcés de quitter les lieux.
Toute la matinée, les manifestants y ont affronté à coups de pierre les policiers, arrivés en force aux premières heures de la journée, qui ont d'abord riposté par des tirs en l'air, puis parfois par des tirs à hauteur d'homme, a-t-on constaté. Au moins un manifestant a été blessé à la jambe.
Les policiers ont été repoussés à la périphérie de Musaga, puis ont pénétré de nouveau dans le quartier par des ruelles adjacentes, sous des pluies de pierres des protestataires.
"Quittez le quartier, sinon nous allons vous fusiller avec les manifestants", a lancé un général de police à des journalistes sur place, qui ont dû quitter les lieux. "Si vous ne quittez pas, on vous enterrera ici", a également menacé son adjoint.
D'autres journalistes, qui tentaient de se rendre sur place depuis le centre-ville, se sont vus interdire l'entrée du quartier: "vous ne pouvez plus rentrer, il y a une opération de police en cours", leur a expliqué un policier.
Les tirs se sont ensuite intensifiés, et les grandes avenues du quartier se sont soudainement vidées des manifestants et de tout habitant, qui se sont précipitamment cloitrés chez eux, selon un photographe de l'AFP.
Avec AFP