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Burundi: le président Nkurunziza menace de retirer ses troupes de Somalie en janvier


Rencontre entre Ban Ki-moon et le président burundais Pierre Nkurunziza le 23 février 2016 à Bujumbura. (VOA/Christophe Nkurunziza)
Rencontre entre Ban Ki-moon et le président burundais Pierre Nkurunziza le 23 février 2016 à Bujumbura. (VOA/Christophe Nkurunziza)

Le président Pierre Nkurunziza a menacé vendredi de retirer en janvier les troupes burundaises déployées en Somalie dans le cadre de la force de l'Union africaine (Amisom), si la dispute entourant le paiement de leur salaire n'était pas réglée.

"Sachez que nous les Burundais, ne sommes pas allés en Somalie pour gagner de l'argent mais pour aider ce pays", a-t-il déclaré lors d'une séance de questions publiques à Rutana, dans le sud-est du Burundi.

"Si cette question des salaires de nos soldats n'est pas réglée, nous nous sommes préparés pour un retrait de nos troupes de Somalie en janvier", a-t-il averti.

Lundi, le ministre burundais de la Défense, Emmanuel Ntahonvukiye, avait annoncé devant le Sénat que les soldats burundais de l'Amisom n'avaient plus été payés depuis onze mois.

Avec 5.400 soldats, le Burundi représente le deuxième contingent de l'Amisom, après l'Ouganda. Déployée pour lutter contre les islamistes shebab ayant juré la perte du gouvernement central somalien, celle-ci est forte de plus de 22.000 hommes.

Les salaires de l'Amisom sont financés par l'Union européenne. Or, l'UE n'a pas versé à Bujumbura depuis plusieurs mois les 5 millions d'euros mensuels destinés à payer les soldats burundais en Somalie.

L'UE entend payer ces soldats directement, sans passer par Bujumbura, pour empêcher le gouvernement burundais d'utiliser cet argent à d'autres fins.

Elle souhaite ainsi accentuer sa pression sur un pouvoir qui refuse tout dialogue avec l'opposition et est asphyxié économiquement par des sanctions internationales.

Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis l'annonce en avril 2015 de la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat controversé et son élection en juillet de la même année. Les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 personnes à quitter le pays.

En mars, l'UE avait suspendu son aide directe au régime. Avec une aide de quelque 430 millions d'euros pour la période 2015-2020, elle est le premier donateur du Burundi.
Avec AFP

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