"De dimanche matin jusque dans la nuit de mercredi à jeudi, des combats ont opposé les résistants de RED-Tabara à l'armée et à la police aux ordres du pouvoir, ainsi qu'aux miliciens Imbonerakure du parti CNDD-FDD dans les provinces de Bujumbura rural (ouest), Rumonge (sud-ouest) et Bururi (sud). Le bilan est de 28 soldats et policiers et 15 miliciens tués et 40 blessés", a annoncé à l'AFP l'un des porte-paroles de ce groupe rebelle burundais, Patrick Nahimana.
"Trois résistants ont été tués, 6 blessés et un capturé de notre côté depuis dimanche", a-t-il poursuivi, en inscrivant ces attaques dans "une offensive" lancée depuis mi-août.
Apparu courant 2011, le mouvement Résistance pour un Etat de Droit-Tabara était jusqu'à présent installé près de la ville d'Uvira, située dans la province du Sud-Kivu (est de la République démocratique du Congo), à environ 25 km de la capitale économique burundaise Bujumbura.
Des combattants du groupe sont arrivés au Burundi par le lac Tanganyika depuis le 22 août dernier, selon des témoins, ce qui a été confirmé par Consolateur Nitunga, le gouverneur de la province de Rumonge (sud-ouest), côtière du lac. Il a accusé jeudi dans un discours public les pêcheurs de "complicité" avec ce mouvement.
"C'est vous les pêcheurs du lac Tanganyika qui aidez ces groupes qui perturbent la sécurité en les faisant traverser régulièrement le lac. Je vous demande de les dénoncer aux responsables", a déclaré le gouverneur.
Aucun responsable gouvernemental ou militaire n'a voulu s'exprimer jusqu'ici sur cette offensive que les administrations locales attribuent "à des groupes armées non identifiés qui veulent perturber la sécurité".
"Nous nous battons contre un système criminel qui tue, pille le pays... Notre engagement pour la résistance n'était pas dirigé contre l'ancien président (Pierre) Nkurunziza mais contre le système CNDD-FDD qui perdure jusqu'ici", a martelé le porte-parole.
La soudaine disparition du président Nkurunziza en juin après 15 ans au pouvoir, et l'entrée en fonction de son successeur, le général Evariste Ndayishimiye, avaient suscité des espoirs de voir le régime s'ouvrir, mais ses premières décisions, en particulier la nomination d'un gouvernement dominé par les tenants de la ligne dure, ont montré qu'il s'inscrivait dans les pas de son prédécesseur.