Encadrés par de nombreux policiers, les manifestants sont partis de la place de l'indépendance en plein centre-ville de la capitale, puis se sont dirigés vers l'ambassade de France.
Ils ont ensuite organisé un sit-in de plusieurs minutes, en lançant des slogans hostiles à la France et au déploiement de la future force de police prévue par la résolution de l'ONU.
"Le peuple burundais dit non à la résolution 2303 de l'ONU", proclamait l'une des pancartes brandies par des manifestants, selon des photos publiées par les médias burundais.
"La France a besoin de Casques bleus pour sa sécurité. Plus de 100 personnes tuées à Nice", pouvait-on lire sur une autre pancarte, en référence à l'attentat de Nice qui a fait 84 morts le 14 juillet, selon des photos publiées par les médias burundais.
"La France veut envoyer des hommes armés au Burundi pour commettre un génocide comme au Rwanda en 1994", accusait une troisième.
La manifestation s'est toutefois déroulée dans le calme. "C'était très bon enfant, il n'y a eu aucun problème", a expliqué l'ambassadeur de France, Gerrit van Rossum, interrogé par l'AFP par téléphone depuis Nairobi.
"Il y a une incompréhension profonde sur le rôle de la France au Conseil de sécurité. Mais ça n'a aucun lien avec les relations bilatérales. Et puis cette résolution est bonne pour le Burundi", a ajouté l'ambassadeur, qui est descendu dans la rue pour parler aux manifestants et tenter de faire passer ce message.
Le maire de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, et de nombreux hauts cadres du parti au pouvoir (Cndd-FDD), de l'administration et des députés figuraient au premier rang des manifestants.
Les manifestants ont également défilé devant l'ambassade du Rwanda - pays que Bujumbura accuse d'entraîner des rebelles burundais - pour lui témoigner leur hostilité.
Le Conseil de sécurité a voté vendredi une résolution proposée par la France et prévoyant le déploiement progressif de 228 policiers de l'ONU au Burundi, "pour une période initiale d'un an".
Mais le gouvernement burundais n'a pour l'instant accepté d'accueillir que 50 policiers. La résolution lui demande cependant de "coopérer pleinement" avec la force de police onusienne.
Le Burundi est plongé dans une grave crise émaillée de violences depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature pour un troisième mandat, avant d'être réélu en juillet.
Les violences ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays.
Avec AFP