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Burundi : trois officiers arrêtés pour tentative d'assassinat sur Willy Nyamitwe


Willy Nyamitwe, conseiller en communication du président burundais Pierre Nkurunziza, 20 janvier 2016.
Willy Nyamitwe, conseiller en communication du président burundais Pierre Nkurunziza, 20 janvier 2016.

Trois officiers, issus de l'ancienne rébellion désormais au pouvoir au Burundi, ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête sur la tentative d'assassinat du conseiller en communication du président burundais, rapportent des sources policières et sécuritaires.

"Terrorisme: attentat contre Willy Nyamitwe, 2 colonels et un capitaine arrêtés hier (jeudi), en plus du caporal et du lieutenant-colonel", a annoncé vendredi soir dans un tweet Pierre Nkurikiye, le porte-parole de la police burundaise.

Ces trois officiers sont le capitaine Célestin Iranyibutse et les colonels Nestor Bahati et Jean-Baptiste Miruho, dit Miros, ont indiqué à l'AFP des sources sécuritaires.

Ils ont été arrêtés mercredi et jeudi sur mandat du procureur de la République, avant d'être incarcérés dans les cachots du Service national de renseignement (SNR), les redoutés services secrets burundais, selon les même sources.

La police avait déjà arrêté un caporal et un lieutenant-colonel, avant la tentative d'assassinat lundi contre Willy Nyamitwe, le responsable de la communication du président Pierre Nkurunziza et l'un des hommes les plus influents du pays, sans toutefois pouvoir l'empêcher.

Les trois officiers "sont poursuivis pour tentative d'assassinat et atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat (...), pour leur participation à la tentative d'assassinat sur Willy Nyamitwe et pour leurs liens avec les groupes armés qui cherchent à déstabiliser le Burundi", a expliqué à l'AFP un haut gradé de l'armée, sous couvert d'anonymat.

Selon cette même source, ils sont tous les trois issus de l'ancienne rébellion (hutu) aujourd'hui au pouvoir, le CNDD-FDD. Il s'agit des premiers officiers supérieurs issus du CNDD-FDD à être arrêtés au Burundi depuis la tentative de coup d'état des 13 et 14 mai 2015, au plus fort de la contestation contre Pierre Nkurunziza.

Le pouvoir a peu communiqué sur cette affaire "comme s'il continuait à chercher à accréditer l'idée qu'il fait face à une opposition limitée à l'ethnie tutsi, alors que le problème d'aujourd'hui est plutôt politique", a souligné à l'AFP et sous couvert de l'anonymat un diplomate accrédité à Bujumbura.

La police burundaise avait affirmé mardi que les commanditaires de cette tentative d'assassinat se trouvaient au Rwanda, un voisin avec lequel le Burundi entretient des relations délétères.

Ces arrestations ont eu lieu alors que des rumeurs persistantes d'une attaque d'envergure de groupes rebelles burundais circulent dans les milieux politiques et sécuritaires au Burundi.

Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis la candidature en avril 2015 de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et son élection en juillet de la même année. Les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 personnes à quitter le pays.

Avec AFP

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