La candidate de l'opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa a rejeté lundi les résultats officiels de la présidentielle de la veille et demandé que le président Alexandre Loukachenko, donné vainqueur par les autorités, cède les commandes du pays.
"Le pouvoir doit réfléchir à comment nous céder le pouvoir. Je me considère vainqueur de ces élections", a-t-elle dit devant la presse en fin de matinée, peu après que la Commission électorale a affirmé que le chef de l'Etat avait été réélu avec plus de 80% des voix, tandis que l'opposante obtenait moins de 10% des suffrages.
Svetlana Tikhanovskaïa a aussi dénoncé le répression violente dans la nuit de dimanche à lundi de manifestations contre la réélection de l'homme fort du Bélarus. La police a déployé en masse ses forces et équipements anti-émeutes, faisant notamment usage de grenades assourdissantes.
"Nous avons été témoins du fait que le pouvoir cherche à se maintenir par la force. Malgré nos appels aux autorités à ne pas s'en prendre à ses citoyens, nous n'avons pas été entendus, et hier la police a eu recours à des moyens disproportionnées", a-t-elle dit, faisant état dans l'immédiat "d'informations contradictoires" quant à des décès.
Le ministère de l'Intérieur a lui annoncé quelque 3.000 arrestations à travers le pays, dont un millier à Minsk, théâtre de la répression la plus violente, ainsi que de dizaines de blessés.
Il a cependant démenti tout décès, contredisant l'ONG de défense des droits de l'homme Viasna qui a indiqué qu'un manifestant avait été tué après avoir été renversé dans la nuit par un véhicule de police sur l'avenue des Vainqueurs, en centre-ville de Minsk.
"Au total, à travers le pays environ 3.000 personnes ont été arrêtées (...) au cours de heurts, plus de 50 citoyens et 39 policiers ont été blessés, certains sont hospitalisés", a déclaré le ministère dans un communiqué, faisant état de manifestations nocturnes "non-autorisées" dans 33 villes et localités du pays.