L'ancien conseiller de M. Soro, Félicien Sékongo, et l'ancien ministre Alain Lobognon, condamnés en juin 2021 à 17 mois de prison, ont été acquittés lundi. Neuf autres accusés, dont Souleymane Kamagaté, alias "Soul to Soul", ex-chef du protocole de M. Soro ont écopé, comme en première instance, de 20 ans d'emprisonnement.
"Le seul droit qu'il nous reste, c'est de celui de se pourvoir en cassation, et nous allons le faire", a annoncé un des avocats de la défense, maître Raoul Gohi Bi, à propos de ces derniers. "C'est un sentiment de déception totale", a-t-il ajouté.
Les frères de Guillaume Soro, Rigobert et Simon, condamnés en 2021 à 17 mois de prison ferme pour "trouble à l'ordre public", n'étaient pas présents devant la Cour d'appel. Leur peine a également été confirmée.
Guillaume Soro, 50 ans, ancien allié du président ivoirien Alassane Ouattara, est accusé d'avoir fomenté avec ses partisans une "insurrection civile et militaire" lors de son retour avorté dans son pays en décembre 2019.
En exil dans un lieu inconnu depuis 2019, après une forte dégradation de ses relations avec M. Ouattara, l'ancien président de l'Assemblée nationale avait été condamné à la prison à perpétuité par contumace en 2021. Son appel avait été jugé irrecevable.
Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord de la Côte d'Ivoire dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la violente crise post-électorale de 2010-2011 survenue après le refus du président sortant Laurent Gbagbo d'admettre sa défaite à la présidentielle de fin 2010.
Guillaume Soro était devenu le premier chef du gouvernement de M. Ouattara, avant une rupture début 2019, en raison, selon les observateurs, des ambitions présidentielles de M. Soro.
En avril 2020, M. Soro avait déjà été condamné à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics pour avoir tenté, selon la justice, de s'approprier une résidence achetée par l'Etat pour le loger lorsqu'il était Premier ministre. Cette condamnation avait justifié l'invalidation de sa candidature à la présidentielle d'octobre 2020.