"C'est du dilatoire juridique et de l'acharnement politique pour maintenir le plus longtemps possible loin de leur pays Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, et les empêcher de prendre part à la vie politique de la Côte d'Ivoire", a déclaré à l'AFP M. Affi N'Guessan.
La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a fait appel lundi contre l'acquittement de crimes contre l'humanité prononcé en janvier en faveur de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, l'ex-chef du mouvement pro-Gbagbo des Jeunes Patriotes.
Ancien Premier ministre de M. Gbagbo, qui a fondé le FPI, Pascal Affi N'Guessan en revendique la présidence en son absence. Mais il est contesté par la tendance "légitimiste" du parti qui ne reconnaît que Laurent Gbagbo.
Georges Armand Ouegnin, président d'Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), coalition pro-Gbgabo qui regroupe des partis politiques d'opposition et des associations de la société civile, a lui aussi fait part de sa "déception" et dénoncé un "acharnement", après l'annonce de l'appel de la CPI.
"Je suis profondément déçu, mais je garde espoir". "J'ai confiance en la justice, même s'il y a un acharnement judiciaire", a déclaré à l'AFP M. Ouegnin. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé "sont innocents". "C'est important qu'ils reviennent en Côte d'Ivoire pour la réconciliation nationale".
Les deux hommes ont été reconnus non coupables de crimes contre l'humanité commis en 2010 et 2011 au cours des violences post-électorales qui avaient fait 3.000 morts en Côte d'Ivoire, et libérés sous conditions. Dans l'attente de la suite du procès, M. Gbagbo réside à Bruxelles, et M. Blé Goudé aux Pays-Bas.