La majorité au deux-tiers des 344 députés et sénateurs était nécessaire pour que la révision soit adoptée.
Le président Ouattara, qui a annoncé le 5 mars qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, avait en même temps dévoilé plusieurs modifications mineures de la Constitution qu'il avait fait adopter en 2016.
Parmi celles-ci, la suppression du "ticket président-vice président", celui-ci devant être finalement nommé par le président après le scrutin. Egalement, la suppression de la Cour suprême avec l'institutionnalisation du Conseil d'État et de la Cour des comptes, ou encore le prolongation sine die du mandat des députés en cas d'impossibilité d'organiser un scrutin.
L'opposition a boycotté le vote à l'Assemblée comme au Sénat. "Nous, opposition, nous sommes contre qu'on touche à une virgule de la Constitution à quelques mois de la présidentielle (31 octobre)", a affirmé à l'AFP NGoran Djedri du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), ajoutant: "C'est une mascarade. Aucune des règles élémentaires n'a été respectée pour cette modification".
Le climat politique est tendu en Côte d'Ivoire avant la présidentielle d'octobre. Elle se tiendra dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara, qui avait fait 3.000 morts.
La semaine dernière, le parti de M. Ouattara a désigné le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly comme son candidat.
Pour le moment, l'ancien Premier ministre Guillaume Soro, 47 ans, ex-chef de la rébellion pro-Ouattara, mais devenu un de ses adversaires, est le seul à s'être déclaré candidat au sein de l'opposition. Accusé de complot, sous le coup d'un mandat d'arrêt en Côte d'Ivoire, il vit actuellement en France.
L'ancien président Henri Konan Bédié, 86 ans, entretient le mystère mais a déja évoqué plusieurs fois en public sa candidature.