"Nous avons besoin d'union et de cohésion en notre sein pour gagner ces prochaines batailles", a déclaré M. Bédié, dans un discours d'une trentaine de minutes, à l'occasion d'un congrès extraordinaire du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI).
Cet appel à l'unité fait écho aux défections ces dernières semaines de certains cadres du PDCI, comme l'ancien directeur de cabinet de M. Bédié, Narcisse N'Dri, qui a rejoint le parti au pouvoir.
L'ex-président de 88 ans a également laissé entendre que des alliances pourraient être nouées avec d'autres partis pour les prochains scrutins. "Lorsque deux forces sont jointes, leur efficacité est double. Unis et déterminés, joignons toutes nos forces", a-t-il lancé devant plus d'un millier de congressistes.
Plusieurs figures d'opposition étaient assises au premier rang: des cadres du parti d'un autre ancien président, Laurent Gbagbo, l'ex-Première dame Simone Gbagbo, ou encore Charles Blé Goudé. Tous ont été acclamés par la salle, tout comme le représentant de l'ambassade de Russie.
Dans son discours, Henri Konan Bédié a également dressé un constat sévère sur la Côte d'Ivoire. "Notre population souffre. La pauvreté est sans précédent, notre système éducatif est en déliquescence", a-t-il notamment affirmé, tandis que les représentants du parti au pouvoir invités au congrès ont été hués par une partie de l'assistance.
M. Bédié a toutefois assuré tendre la main au président Alassane Ouattara pour "engager un dialogue franc et sincère au bénéfice d'une paix durable". Des élections municipales et régionales doivent se tenir en septembre 2023. La prochaine présidentielle aura quant à elle lieu en 2025.
Henri Konan Bédié qui a gouverné la Côte d'Ivoire de 1993 à 1999 n'exclut pas d'être le candidat du PDCI à cette élection. Il aura 91 ans. D'autres membres de son parti ont aussi manifesté leur volonté de se lancer dans la course comme l'ancien ministre du Commerce Jean-Louis Billon.
Ancien parti unique, le PDCI a été au pouvoir de 1960, lors de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, à 1999. Un temps allié avec le président Alassane Ouattara élu en 2010, il est retourné depuis 2018 dans l'opposition où il s'est rapproché des partisans de Laurent Gbagbo.