Les résultats financiers sont éloquents. OL Groupe, la holding cotée en Bourse qui coiffe le club lyonnais, a multiplié par trois son bénéfice net, passant de 5,8 millions d'euros à 14,8 millions d'euros sur les six premiers mois de son exercice décalé.
Le principal coup de boost ? La Ligue des champions, que le club a retrouvé cette saison avec un 8e de finale de prestige à jouer mardi contre le FC Barcelone, dont l'impact est estimé à une hausse globale des revenus d'environ 48 M EUR. Mais pas que ...
. Nouveau stade, clé de voûte du "business model"
"D'autres (clubs) investissent d'abord dans les joueurs. Nous, on a préféré commencer par faire les infrastructures et après avoir une équipe compétitive sur le plan sportif" : à l'issue de la publication des résultats financiers mercredi à Paris, le patron du club Jean-Michel Aulas a détaillé sa stratégie devant la presse.
Avec une fierté, sans cesse mise en avant, la construction de son propre stade, opérationnel depuis janvier 2016 et "près de 450 millions d'euros" d'investissements, sur lequel s'appuie le club pour son développement économique.
"Naming", complexe de loisirs, séminaires d'entreprises, concerts de stars internationales, et surtout une capacité d'accueil de 60.000 places... Le Groupama Stadium est une machine à cash bienvenue pour éviter à l'OL de faire du marché des transferts sa seule source majeure de revenus.
Pour le choc OL-Barça, la billetterie va exemple générer "plus de 5 millions" d'euros de chiffre d'affaires selon Thierry Sauvage, directeur général d'OL Groupe, "un record".
Pour faire encore mieux, ses dirigeants ont annoncé mercredi la construction d'une salle de concert d'une capacité de 12 à 15.000 personnes, pouvant accueillir d'autres activités sportives comme du basket ou du handball, aux abords du grand stade.
L'intérêt ? Apporter "une source de croissance et de récurrence qui vient compléter le modèle du foot qui par définition, parce qu'il y a un aléa sportif, peut quelque fois être très brillant" et d'autres fois non, a expliqué M. Aulas.
D'ici à cinq ans, le club "se fixe pour objectif de réintégrer le top 20 des clubs européens" et d'atteindre un chiffre d'affaires de l'ordre de 400 M EUR. Loin du Barça, qui vise à terme le milliard d'euros, mais un horizon solide pour s'installer parmi les clubs qui comptent en Europe.
L'"Academy", source inépuisable de profits
"En termes de formation, on est le club qui investit -- et de très loin -- le plus en France; plus de 10 millions d'euros par an, et de plus en plus", se félicite M. Aulas.
Un investissement modeste au regard des plus-values réalisées ces dernières saisons, du transfert de Samuel Umtiti à Barcelone (25 M EUR en 2016), en passant par Corentin Tolisso au Bayern Munich, ou encore Alexandre Lacazette à Arsenal (100 M EUR au total en 2017).
Selon une étude du Centre international d'étude du sport de Neuchâtel, Lyon est le troisième club européen à avoir formé le plus de joueurs évoluant dans les cinq grands championnats avec 56 joueurs. Seuls le Barça et le Real Madrid, avec 69 footballeurs formés, ont fait mieux.
"Au coeur de la stratégie" de l'OL, l'"Academy" peut espérer contribuer à de nouvelles transactions records cet été en cas de départ du champion du monde Nabil Fekir (25 ans) ou de la révélation Houssem Aouar (20 ans).
Et ce n'est pas tout. Forte de ce réservoir de talents, la direction sportive multiplie aussi l'arrivée de jeunes pépites formées ailleurs pour doper aussi bien la "valeur" globale de l'effectif, que ses performances sur le terrain.
La meilleure réussite en date ? Le néo-international Tanguy N'Dombélé (22 ans), arrivé en provenance d'Amiens contre environ 10 M EUR à l'été 2017, a vu sa valeur grimper aujourd'hui à 50 M EUR.
"L'actif joueurs est passé en un an de 245 M EUR à 476 M EUR", détaille M. Sauvage, directeur général d'OL Groupe. "En termes de plus-values potentielles, on est passé de 158 M EUR à 368 M EUR". Jackpot à venir ?