Sur son site internet, l'entreprise Ambrosia Labs, basée en Utah, précise que le lait collecté au Cambodge est ensuite congelé avant d'être expédié aux Etats-Unis pour être vendu 20 dollars les 147 ml.
Mais lundi, le département des douanes du Cambodge a expliqué qu'il avait bloqué toutes exportations, en attendant une approbation du gouvernement.
"Nous leur avons demandé de contacter le ministère de la Santé parce que ce produit est fabriqué par le corps humain, donc il est nécessaire d'avoir la permission du ministère de la Santé, mais ils ne l'ont pas encore", a déclaré Kun Nhem, directeur général des douanes.
Il a ajouté que ce dossier "sensible" allait être discuté prochainement par le gouvernement.
"Je tirais mon lait six jours par semaine ce qui me permettait de gagner entre 30.000 et 40.000 riel (7 à 9,50 euros) par jour en fonction de la quantité de lait", a expliqué Chea Sam, une mère de 30 ans, recrutée par l'entreprise américaine.
C'est à Stung Meanchey, une banlieue pauvre de Phnom Penh où Chea Sam vit, qu'Ambrosia Labs avait ouvert un bureau, aujourd'hui fermé.
"Je suis pauvre et la vente de mon lait maternel m'aidait beaucoup. Nous avons toutes pleuré quand l'entreprise nous a informées que l'activité s'arrêtait", a ajouté cette mère de famille qui a accouché il y a quelques mois.
L'entreprise avait ciblé les jeunes femmes dans le besoin qui venaient d'accoucher, explique une autre mère.
"Ils voulaient aussi me recruter, mais je ne voulais pas vendre mon lait car j'avais peur de ne plus pouvoir nourrir correctement mon fils", a dit une femme à l'Afp, avant d'ajouter: "ma cousine avait besoin d'argent donc elle ne laissait pas sa fille téter pour pouvoir vendre son lait."
Le Cambodge demeure l'un des pays les plus pauvres d'Asie, avec un revenu annuel moyen par personne de 1.160 dollars.
Ambrosia Labs n'a pas répondu aux demandes de commentaires de l'AFP.
Avec AFP