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89 condamnations à mort pour "terrorisme" depuis un an au Cameroun


En ce mercredi 8 Avril 2015, les soldats nigérians sont à un point de contrôle à Gwoza, au Nigeria, une ville nouvellement libéré de Boko Haram. (AP Photo/Lekan Oyekanmi)
En ce mercredi 8 Avril 2015, les soldats nigérians sont à un point de contrôle à Gwoza, au Nigeria, une ville nouvellement libéré de Boko Haram. (AP Photo/Lekan Oyekanmi)

Le tribunal militaire de Maroua, chef-lieu de la région de l'Extrême-Nord, en proie aux attaques récurrentes des islamistes nigérians, a condamné à mort "89 Boko Haram", a affirmé à l'AFP une source proche des autorités judiciaires locales.

"Ces personnes ont été reconnues coupables d'actes de terrorisme" à l'occasion de "plusieurs jugements" prononcés depuis le début de l'année 2015, a-t-elle ajouté.

Selon cette source, ces personnes ont été arrêtées "au front", dans les zones de l'Extrême-Nord frontalières du Nigeria où Boko Haram mène ses attaques et attentats, ou encore lors d'opérations spéciales de traque des islamistes lancées par les forces armées camerounaises dans la région.

Le Cameroun a adopté en décembre 2014 une loi anti-terroriste très controversée prévoyant la peine capitale pour les auteurs et complices d'actes de terrorisme. L'apologie du terrorisme y est aussi sévèrement réprimée.

Le code pénal camerounais prévoyait déjà la peine capitale pour les coupables de meurtres et d'assassinats, mais aucune exécution n'a eu lieu depuis le milieu des années 1980.

Outre les 89 condamnés à mort, un détenu a été condamné à la prison à perpétuité tandis que "3 autres suspects ont été libérés" après avoir été innocentés, affirme de son côté l'hebdomadaire régional l'Oeil du Sahel.

D'après le journal, qui cite également une source judiciaire, près de 850 personnes soupçonnées de liens avec Boko Haram sont actuellement détenues à la prison de Maroua, la plupart encore en attente de jugement.

Plusieurs procès pour "actes terroristes" dans l'Extrême-Nord sont également en cours devant le tribunal militaire de Yaoundé, a constaté un journaliste de l'AFP.

Parmi les personnes détenues au Cameroun, figurent des Camerounais mais aussi de nombreux Nigérians et Tchadiens.

Depuis que les islamistes de Boko Haram, ralliés à l'organisation de l'Etat islamique (EI), ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, plus de 1.200 personnes ont été tuées dans des attaques et des attentats perpétrés par les jihadistes dans la région de l'Extrême-Nord, selon le gouvernement camerounais.

Bien qu'affaiblie par une opération militaires lancée en 2015 par les armées de la région au Nigeria, au Tchad et au Cameroun, l'organisation islamiste continue à mener de sanglantes attaques en territoire camerounais depuis ses bastions nigérians. Six attentats-suicide ont ainsi été perpétrés dans l'Extrême-Nord depuis le début de l'année.

Avec AFP

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