Les faits se sont produits dans un quartier de Bamenda, chef-lieu de la région Nord-Ouest du Cameroun, l'une des deux régions du pays, avec le Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone du Cameroun, dont une partie s'estime ostracisée par la majorité francophone de ce pays dirigé d'une main de fer depuis plus de 40 ans par le président Paul Biya, 90 ans.
Elles sont le théâtre depuis fin 2016 d'un conflit meurtrier entre les rebelles séparatistes d'un côté, et l'armée et la police de l'autre, les deux camps étant régulièrement accusés par les ONG internationales et l'ONU de crimes contre les civils.
Dimanche à 19h30 (18H30 GMT), près d'un débit de boisson, "une dizaine de sécessionnistes (...) vêtus d'uniformes semblables aux tenues militaires et munis d'armes automatiques" ont rassemblé plusieurs "citoyens avant d'ouvrir un feu nourri et aveugle sur ceux-ci", et "touchant aussi mortellement quelques clients" attablés, a précisé le Colonel Cyrille Atonfack, chargé de communication du ministère de la Défense, dans un communiqué. Le bilan provisoire fait état de 10 morts et deux blessés.
Une enquête a été ouverte par les "autorités administratives et judiciaires", précise le ministère de la Défense, tandis que des opérations se poursuivent pour retrouver les assaillants.
Le 9 mai, un journaliste de 26 ans, Anye Nde Nsoh, avait été tué par des rebelles séparatistes dans un bar de la même localité.
Quelques jours plus tard, Capo Daniel, un leader connu des "Ambazoniens" – du nom "Ambazonie" que les séparatistes donnent à la région dont ils réclament l'indépendance -, avait reconnu dans une vidéo sur sa page Facebook que M. Nde Nsoh, avait bien été tué par "des forces ambazoniennes", tout en assurant que ses assassins s'étaient trompés de cible.
Le conflit a fait plus de 6.000 morts et forcé plus d'un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).
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