Les résultats officiels de l'élection présidentielle du 7 octobre au Cameroun ont été proclamés lundi dans un contexte sécuritaire tendu. Selon les résultats donnés par le Conseil constitutionnel, dominé par des fidèles de Paul Biya, ce dernier a été réélu avec 71,3 % des suffrages, au cours d'un scrutin marqué par une faible participation, des accusations de fraude massive et des manifestations de violence.
"l'Union européenne attend du Président élu qu'il rallie toutes les parties prenantes afin de surmonter les défis auxquels le pays fait face, au bénéfice de tous les Camerounais", a indiqué le porte-parole du service Action extérieure de l'UE, sans mentionner les accusations de fraude.
"Si les élections se sont globalement tenues dans le calme, une partie de la population n'a pas été en mesure de participer au vote", a regretté l'UE.
"L'UE rappelle sa préoccupation par rapport à la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays", a souligné le communiqué.
Dans les deux régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, l'armée a été déployée en nombre pour combattre des groupes épars de séparatistes qui réclament l'indépendance des régions à majorité anglophone de ce pays majoritairement francophone.
Les affrontements entre l'armée et des séparatistes sont devenus quotidiens dans ces deux régions, et ont déjà forcé plus de 300.000 personnes à fuir leur domicile.
"Il demeure important que les autorités soient à l'écoute des propositions de la société civile et des autorités religieuses pour une résolution pacifique et durable de la crise, et qu'un processus de dialogue soit lancé au plus tôt avec tous les acteurs en faveur de la paix", ont ajouté les services diplomatiques de l'UE.
Le communiqué relève que la Mission d'observation électorale de l'Union africaine a recommandé "un renforcement du cadre légal et institutionnel des élections au Cameroun, susceptible d'accroître la confiance des électeurs dans le processus électoral et de le rendre plus inclusif".
"L'Union européenne considère de telles réformes comme cruciales et se tient prête à accompagner un tel processus", selon le communiqué.
Avant la proclamation des résultats, les trois principaux candidats de l'opposition - Maurice Kamto, Joshua Osih et Cabral Libii - avaient introduit des recours en annulation partielle ou totale du scrutin, dénonçant des "fraudes massives et systématiques".
Avec AFP