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Cameroun : la filière avicole sinistrée par la grippe aviaire


Cúm gia cầm
Cúm gia cầm

La filière avicole au Cameroun, grosse exportatrice vers l'Afrique centrale, est sinistrée par la résurgence de la grippe aviaire H5N1 qui touche trois des dix régions du pays et met en péril de nombreux élevages.

"La filière est sinistrée. L'activité a été stoppée", déplore Bernard Njonja, président d'honneur de l'Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic), principale organisation paysanne du pays.

Depuis le 25 mai, date à laquelle le gouvernement a annoncé la découverte d'un foyer de H5N1 dans un élevage à Yaoundé, le secteur est paralysé.

Des volailles sont abattues, des poussins tués parce qu'ils ne peuvent plus être vendus et des oeufs sont avariés faute de pouvoir être commercialisés.

Outre dans les trois régions affectées par la maladie, la circulation des produits d'élevage a aussi été interdite par précaution dans celle du Littoral dont le chef-lieu est la grande ville portuaire de Douala.

Les régions du Centre et de l'Ouest sont les deux principaux bassins de production avicole du Cameroun. A elle seule, l'Ouest "produit près de 80% des besoins aviaires du Cameroun et 60% de ceux de l'Afrique centrale", explique à l'AFP M. Njonga: "un jour d'inactivité dans l'Ouest, c'est 1,1 milliard de FCFA (1,6 million d'euros) de pertes".

Eleveurs aux abois

Dans le Centre, "Yaoundé à elle seule consomme autour de 45% des poulets produits au Cameroun", selon le président de l'Interprofession avicole du Cameroun, François Djonou, et l'interdiction de vente de poulet dans la capitale a plongé de nombreux éleveurs dans le désarroi.

Des centaines de milliers de poulets et des milliers de cartons d'oeufs sont confinés dans les exploitations, privant les éleveurs de tout revenu.

Les accouveurs eux détruisent au quotidien les poussins d'un jour car les éleveurs n'en commandent plus.

Dans sa ferme d'Ebang, en périphérie de Yaoundé, Arthur Fono, 27 ans, s'apprêtait à mettre 5.000 poulets de chair sur le marché lorsque le virus de la grippe aviaire a fait son apparition: "Je suis très embêté par ce que je n'ai sorti aucun des 5.000 poulets".

"L'autre problème majeur c'est l'alimentation des poulets", dit-il chiffrant ses premières pertes à 6,5 millions de FCFA (10.000 euros).

Vendus à 45 jours, les 5.000 poulets de ce jeune éleveur qui emploie cinq personnes lui aurait rapporté 1,3 millions de FCFA (environ 2.000 euros).

D'ici début juillet, 7.000 autres poulets auront atteint l'âge de commercialisation. Il dit craindre la "faillite" si d'ici là l'interdiction de vente est maintenue.

A l'instar de M. Fono, la plupart des éleveurs contractent des prêts auprès des banques ou prennent à crédit les aliments pour volailles chez les producteurs de provende. Les remboursements se font généralement après la vente des poules.

Avec AFP

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