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Cameroun: le Premier ministre rejette la revendication des anglophones


Philemon Yang.(AP Phoro/Paul Kane, Pool)
Philemon Yang.(AP Phoro/Paul Kane, Pool)

Le Premier ministre du Cameroun, Philémon Yang, a rejeté mardi lors d'un meeting le retour au fédéralisme dans son pays, la principale revendication de la minorité anglophone qui dénonce depuis plusieurs semaines sa "marginalisation" avec des grèves dans l'enseignement.

"Nous disons haut et fort que la revendication portant sur le retour au fédéralisme est irrecevable. C'est l'unité qui fait la force de notre pays", a déclaré le Premier ministre, lui-même anglophone.

"Au Cameroun, il est écrit dans la Constitution que le pays est indivisible. Nous demandons à nos enfants de regagner le chemin de l'école demain, pourquoi pas!", a ajouté M. Yang, envoyé par le président Paul Biya pour tenter de ramener le calme à Buéa, la capitale d'une des deux régions anglophones du Cameroun sur dix au total.

Depuis le 21 novembre, les cours sont suspendus dans les universités, les collèges et les écoles dans plusieurs villes des deux régions anglophones de l'ouest du pays, proches du Nigéria.

Les anglophones (environ 20% des quelque 20 millions de Camerounais) s'estiment marginalisés dans le partage du pouvoir et des richesses, ainsi que dans l'enseignement et la magistrature.

Leurs frustrations ont dégénéré en violences fin novembre à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest proche du Nigeria. Des affrontements entre manifestants et force de sécurité ont fait trois morts, selon le Social democratic front (SDF, opposition). Le gouvernement a évoqué un mort, en imputant la responsabilité aux manifestants.

Ex-colonie allemande, le Cameroun a été divisé par la Société des Nations après la Première guerre mondiale: une partie sous tutelle française et une autre, proche du Nigeria, sous mandat britannique.

En 1960, le Cameroun sous tutelle française accède à l'indépendance. Un an après, une partie des anglophones décident par référendum de rester dans le giron du Cameroun, mais insistent pour conserver les systèmes juridique et éducatif hérités de la Grande-Bretagne.

Le fédéralisme est alors instauré entre 1961 et 1972, mais le premier président Ahmadou Ahidjo proclame la République unie en 1972.

Avec AFP

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