Un homme et une femme ont été grivèment atteints et sont encore hospitalisés tandis que les deux autres ont été légèrement blessés par l'"explosion de faible amplitude" de cet engin caché dans une boîte en aluminium bourrée également de billes de plomb, a précisé le ministère de la Communication dans un communiqué deux jours après l'attentat.
Le jour de l'attaque, sur le marché fréquenté de Mokolo, deux journalistes de l'AFP, dont l'un avait entendu une déflagration de faible puissance, n'avaient constaté aucun dégât sur place, les blessés avaient été immédiatement évacués et police et autorités refusaient de livrer les causes de l'explosion, accidentelle ou intentionnelle.
Le même genre de petits attentats avait émaillé l'année 2020 dans la capitale camerounaise et d'autres grandes villes du pays, blessant quelques personnes notamment déjà sur le marché de Mokolo, sans jamais tuer. Le ministère de la Communication attribue celui de samedi à des "individus sans foi ni loi" issus de "forces obscurantistes, d'où qu'elles viennent".
Certains des attentats de 2020 avaient été revendiqués par des groupes armés séparatistes qui réclament l'indépendance de deux régions de l'ouest du Cameroun peuplées par la minorité anglophone dont une partie s'estime marginalisée dans un pays dominés par les francophones. Le conflit qui les oppose depuis 2017 aux forces de l'ordre massivement déployées par Yaoundé a fait plus de 6.000 morts, selon International Crisis Group (ICG) et l'ONU et les ONG internationales accusent régulièrement les deux camps de crimes et d'atrocités contre les civils.
Dans l'extrême-nord, ce sont les groupes jihadistes Boko Haram et Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) qui mènent régulièrement des attaques contre les civils et les forces de l'ordre mais leurs actions s'étendent très rarement au-delà de cette zone frontalière avec le Nigeria et le Tchad.