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Au Cameroun, un magistrat enlevé dans le Nord-Ouest anglophone


Des policiers en alerte à Bamenda, dans le Nord-Ouest du. Cameroun, le 22 février 2018.
AFP / Reinnier Kaze
Des policiers en alerte à Bamenda, dans le Nord-Ouest du. Cameroun, le 22 février 2018. AFP / Reinnier Kaze

Un magistrat de Bamenda dans la région anglophone du Nord-Ouest au Cameroun, en proie à un conflit séparatiste, a été enlevé dimanche soir à son domicile, a indiqué l'organisation de défense des droits humains Conscience africaine dans un communiqué.

"Le deuxième avocat général de la Cour d'appel de Bamenda, Nchang Augustin Amongwa a été enlevé à sa résidence dans la soirée du 29 décembre par des hommes armés non identifiés et on ne sait pas où il se trouve", écrit Amadu Tarnteh, directeur de Conscience africaine, organisation camerounaise de promotion des droits démocratiques.


"De nombreux autres civils ont été kidnappés le même jour et emmenés vers une destination inconnue par des hommes armés, que l'on présume être des séparatistes", ajoute le communiqué. Selon l'ONG, trois personnes ont été kidnappées et tuées en décembre car leurs familles n'ont pas pu verser les rançons demandées. En octobre, la maire adjointe de Bamenda avait été enlevée et assassinée par des hommes armés. Quelques jours plus tard, un journaliste avait également été enlevé dans la même ville, avant d'être relâché.

Les autorités camerounaises renforcent les mesures de sécurité dans certaines régions
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Des kidnappings et des meurtres sont fréquents à Bamenda et dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, principalement peuplées de la minorité anglophone de l'ancienne colonie française d'Afrique centrale, depuis le déclenchement de violences séparatistes en 2016. Des fonctionnaires dont des enseignants, ou des élus, accusés de "collaborer" avec le pouvoir central francophone de Yaoundé sont régulièrement tués par les séparatistes. L'armée ou la police sont quant à elles accusées de se livrer à des expéditions punitives contre ceux qu'elles accusent de sympathiser avec les séparatistes.


Le conflit a éclaté fin 2016 après que le président Paul Biya, qui dirige sans partage le Cameroun depuis 42 ans, a fait réprimer violemment des manifestations pacifiques d'anglophones des deux régions qui s'estimaient marginalisées. Au moins 6.000 civils ont été tués par les forces gouvernementales et les combattants séparatistes depuis le début du conflit, selon Human Rights Watch (HRW).

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