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Cameroun : une organisation américaine appelle à la libération immédiate du journaliste Samuel Ajekah Abuwe


Des policiers sont en alerte à Bamenda, dans le Nord-Ouest, Cameroun, 22 février 2018.
Des policiers sont en alerte à Bamenda, dans le Nord-Ouest, Cameroun, 22 février 2018.

L’Association du Barreau Américain (ABA) appelle dans un rapport, à la libération immédiate du journaliste camerounais Samuel Ajekah Abuwe. Également connu sous le nom de Samuel Wazizi, il est écroué dans un lieu tenu secret depuis son arrestation il y a neuf mois.

Samuel Ajekah Abuwe a été arrêté le 2 août 2019. Des policiers du 3e district de Muea lui ont demandé de les accompagner au poste de police pour leur "fournir des informations sur les nouvelles de Pidgin". Ce fut un aller sans retour. Malgré plusieurs tentatives, son conseil n’a jamais été autorisé de le rencontrer et ne connait pas le lieu de sa détention. " Il n'a pas été vu ni entendu depuis neuf mois", affirme l’Association du Barreau Américain (ABA), ajoutant que les demandes de ses collègues et de sa famille ont été rejetées.

Selon l’Association du Barreau Américain (ABA), Samuel Wazizi a été détenu sans inculpation formelle "il n'a toujours pas été officiellement informé des charges retenues contre lui (…) les autorités ne l'ont pas présenté devant un tribunal depuis son arrestation ; et il s'est vu refuser la possibilité de demander une libération sous caution.".

L’Association du Barreau Américain (ABA) exhorte le Cameroun de se conformer aux obligations prescrites notamment dans la Charte africaine. "Les autorités camerounaises doivent libérer M. Abuwe ou divulguer immédiatement son lieu de détention et lui donner rapidement accès à un avocat et à sa famille", déclare ABA. Cette association volontaire des membres du barreau américain qualifie cette affaire "de grave injustice et de violation flagrante de la loi et des obligations juridiques internationales auxquelles l’Etat camerounais a par ailleurs librement souscrit".

La situation du journaliste Abuwe est "exacerbée par la présence confirmée et croissante de cas de COVID-19 dans les prisons du Cameroun, et le risque de contracter le virus pendant sa détention", s’inquiète ABA. Malgré la libération de nombreux prisonniers ordonné le 15 avril 2020 par le président Biya en vue de protéger la santé des détenus, Samuel Ajekah Abuwe et d’autres prisonniers d’opinion n’ont pas bénéficié de la grâce présidentielle.

Le 3 août 2019, l'avocat de M. Abuwe a déposé une requête en habeas corpus. Après trois mois, le tribunal l’a rejeté pour des raisons techniques. Une deuxième requête soumise le 7 novembre 2019 a été ajournée à plusieurs reprises avant d’être entendu le 30 avril 2020. Une décision était attendu le 7 mai 2020 à la suite d’une nouvelle requête déposée solidairement avec le Centre pour les droits de l’homme, une branche de l’ABA. Le journaliste Samuel Ajekah Abuwe est régulièrement employé par Chillen Musik & Television (CMTV), un média à Buea, la capitale de la région du sud-ouest du Cameroun. Il animait une émission qui a régulièrement informé le public sur le conflit séparatiste. Depuis 2017, divers groupes séparatistes militent pour la création d’un État indépendant, l’Ambazonie, constitué par des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest de la République du Cameroun.

Selon l’ABA, des journalistes camerounais qui ont enquêté sur les violations des droits de l'homme en pointant du doigt le gouvernement de Yaoundé ont été accusés de soutenir les séparatistes. Ils ont été arrêtés, détenus et victimes de violences physiques, déclare l’Association du Barreau Américain (ABA).

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