Dans la localité de Houndé, située à une centaine de kilomètres de Bobo Dioulasso, le constat est alarmant. Des cotonniers recouverts d'insectes commencent à perdre leur verdeur et des dizaines d'hectares de culture sont desséchées. Les bras croisés, le regard vide, François Tani ne sait plus à quel saint se vouer.
"Tous ces cotonniers sont ravagés. Les feuilles ont jauni et commencent à rougir, ça commencer à sécher sur la plante. Donc il n'y a plus de fleurs", se lamente l'agriculteur.
Depuis quelques temps, des cicadelles, une espèce de petits insectes ravageurs qui vivent sur la face inférieure des feuilles de cotonnier, ponctionnent la sève qui nourrit les différentes partie de la plante, explique Omer Hema, entomologiste.
"Actuellement ce qu'il faut, c'est la lutte chimique avec des produits de 3e génération", conseille l'expert.
Selob Sie Sako, le visage sombre, la quarantaine dépassée, se sent abattu : le traitement ne marche pas. Il regarde désespérément ce qui reste de ses huit hectares. "Toutes les parcelles ont eu les deux traitements de 3e types comme recommandé, mais jusqu'à présent ça ne va pas et je ne sais plus s'il faut lâcher ou continuer", dit-il.
Les conséquences peuvent être désastreuses, de l'avis d'Ousseni Kaboré, directeur de développement de la production cotonnière à la Société burkinabè des fibres textiles (Sofitex).
Il précise que la perte de la production peut aller jusqu'à 30%. "Quand vous avez des attaques sévères, des baisses de rendement peuvent arriver. Quand la partie supérieure est attaquée, elle a des problèmes pour avoir des capsules et c'est pratiquement 30% de perte de production qu'on peut avoir".
Ces attaques des insectes ravageurs qui auparavant se manifestaient dans les zones frontalières de la Côte d'Ivoire et du Mali, se sont désormais répandues sur tout le territoire.