Rions sous la pluie : c'est l'image que Bakary Koné et ses copains ont voulu transmettre mardi matin à l'entraînement commencé sous une grosse averse équatoriale, en présence de nombreux journalistes d'Afrique et d'Europe en majorité acquis à la cause des Etalons.
Car l'équipe de Paulo Duarte -lui-même ancien sélectionneur du Gabon- se sent de plus en plus à la maison à Libreville, où elle a disputé quatre de ses cinq matches, dans un parcours à l'origine taillé sur mesure pour le pays-hôte, éliminé dès le premier tour.
"On a une grande communauté burkinabè ici. On va profiter de ça, et surtout se lâcher comme si on était à Ouaga", relève le défenseur Bakary Koné. Chauffeurs de taxis ou jardiniers, la diaspora burkinabé de Libreville rêve de voir son équipe atteindre de nouveau la finale de la Coupe d'Afrique des nations quatre ans après un brillant parcours en 2013 seulement stoppé par le Nigeria (1-0).
"Tout joueur a un rêve à réaliser. C'est devenu un objectif pour nous, même si on n'était pas venu forcément pour ça. Mais au fur et à mesure que la compétition avance, nous aussi on nourrit des ambitions", relève Bakary Koné qui coule des jours que l'on devine heureux sous le soleil de Malaga, après des années à Lyon.
'Ils peuvent s'en prendre trois'
Avec six buts au compteur, le Burkina devra trouver une faille dans la défense invincible de l'Egypte et son gardien-vétéran Essam El-Hadary (44 ans), qui a empêché le moindre cuir de rentrer dans ses filets jusqu'à présent.
"C'est une très grosse performance d'arriver à ce stade de la compétition sans encaisser de but", apprécie en connaisseur le défenseur de Toulouse et du Burkina Steeve Yago. "Mais on a toutes nos cartes à jouer. Ils peuvent en prendre trois demain !".
En attaque, Duarte, privé de Jonathan Zongo, peut miser sur la bonne forme des frères Traoré (Alain et Bertrand), la vitesse de Préjuce Nakoulma, et sur son joker Aristide Bancé, 32 ans, en train de gagner les coeurs et les esprits avec sa modestie et son but libérateur contre la Tunisie samedi dernier. "On veut faire mieux que 2013 !" proclame le géant (1,93 m).
Jouant quasi à domicile, bien installé dans leur hôtel avec vue magnifique sur l'Estuaire de Libreville et la Pointe Denis, les Etalons disposent d'un jour de récupération supplémentaire par rapport à l'Egypte, qui a peiné dimanche soir contre le Maroc (1-0).
"Ce n'est pas une situation idéale mais on n'a pas le choix", résume le sélectionneur argentin Hector Cuper, arrivé avec ses Pharaons lundi dans la capitale gabonaise en provenance de Port-Gentil.
Une blessure au mollet a écarté le milieu de terrain d'Arsenal Mohamed Elneny tandis que l'attaquant Marwan Mohsen est incertain en raison d'un problème au genou. Un handicap pour l'Egypte qui, si elle n'encaisse pas de but, n'assure pas non plus le spectacle offensif (seulement 3 buts en 4 matches).
Des statistiques un peu tristes qui peuvent aussi expliquer le sursaut de sympathie pour le Burkina, petit poucet face aux Pharaons et leurs sept dynasties de champions d'Afrique (1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008 et 2010).
Avec AFP