Décidément les favoris, hormis le Sénégal, ont du mal à entrer dans la compétition. Les champions en titre n'ont certes pas concédé de but, laissant toujours entrevoir leur solidité derrière, mais ils ne font pas mieux que le Gabon, pays-hôte, ou l'Algérie.
Dans l'autre rencontre du groupe C, le Maroc affronte les Léopards de la RD Congo dans la soirée. L'équipe qui remportera ce choc prendra les commandes de cette "poule de la mort".
Est-ce les absences de Yaya Touré (retraite) et Gervinho (blessé), ou le renouvellement partiel de l'effectif, qui ont fait perdre aux Ivoiriens leur efficacité ?
Pas de panique, ils avaient également débuté la CAN 2015 par un nul (1-1 contre la Guinée) avant de remporter la compétition. Et surtout, ils ont globalement maîtrisé la rencontre.
Mais ni Jonathan Kodjia, qui a d'abord buté sur Kossi Agassa en début de match (10e), avant de manquer de la tête le cadre alors qu'il était seul dans la surface (55e), ni Wilfried Zaha, qui a vu son tir contré in extremis (68e), n'ont réussi à convertir leurs occasions.
Pis, ils auraient même pu se faire surprendre en fin de match par la formation de Claude Le Roy, en lice pour sa 9e CAN, si Laba de la tête (78e) ou Matthieu Dossevi sur un centre-tir lobée (80e) avaient réussi leurs gestes.
Les "ralentisseurs" de la pelouse de la très clairsemée enceinte d'Oyem, que Le Roy avait fustigés la veille, n'ont pas empêché son équipe de jouer son rôle de "poil à gratter" de la compétition.
A l'image de Dossevi, le Togolais le plus dangereux, les "Eperviers" ont essayé d'exploiter le moindre contre. Cela a failli marcher en première période, mais Dossevi, seul face à Gbohouo, a raté son duel (29e).
Pour son premier match officiel depuis plus de six mois, Emmanuel Adebayor a mis du temps à entrer dans la partie. Emprunté dans les duels face à la très physique charnière Bailly/Kanon, ou dans ses accélérations, il a essayé de compenser par des déplacements intelligents ou sa justesse technique.
Mais son seul tir du match, une volée acrobatique après un ballon repoussé par la défense, s'est envolé (26e). Il a été remplacé à la 89e minute sous les ovations de son club de supporters.
L'Ivoirien Serge Aurier aurait pu endosser le costume du sauveur en fin de match mais sa tête est passée juste à côté du poteau d'Agassa, lui aussi sans club (88e). Le prochain match contre la RD Congo vendredi s'annonce déjà décisif.
Le mot des sélectionneur
Michel Dussuyer (sélectionneur de la Côte d'Ivoire): "Ce n'est pas le début qu'on avait souhaité. On était prévenu (après le nul du Gabon et de l'Algérie), mais on n'a pas su hisser notre niveau de jeu pour prétendre à mieux que ca. Il reste encore deux matches. On va voir le résultat entre le Maroc et la RD Congo. Dans le contenu, on attend encore plus de choses. On n'a pas su mettre d'intensité dans notre jeu. On a joué à 17h00, il faisait très chaud. On n'a pas su déstabiliser cette equipe du Togo bien en place. Globalement, bien sûr que nous attendions plus de l'apport de nos ailiers et de nos latéraux, et on n'a pas trouvé la solution aujourd'hui. Au final, c'est une pâle copie que l'on rend. On en est tous conscient, moi le premier."
Claude Le Roy (sélectionneur du Togo): "J'ai le sentiment qu'on a fait un bon match. Coup de chapeau à mes joueurs. On s'est qualifié (pour cette CAN) à la dernière seconde dans un pays où il n'y a pas eu de championnat depuis trois ans. Je craignais cette équipe de Côte d'Ivoire. Oui, sur quelques actions, on se dit qu'on a été tout près de marquer ce but qui aurait été merveilleux. On a essayé de bloquer Traoré et Aurier. Ce match s'est joué dans un remarquable état d'esprit."
Avec AFP