Les Etalons burkinabè, jamais sacrés dans l'épreuve, rêvent de rééditer leur exploit de 2013, lorsqu'ils s'étaient hissés jusqu'en finale du tournoi, tandis que les Aigles de Carthage (titrés en 2004) comptent effacer le douloureux souvenir de leur élimination controversée en quart de l'édition 2015 face à la Guinée équatoriale hôte (2-1 a.p.).
Le coach portugais du Burkina Faso, Paulo Duarte, a particulièrement travaillé sa défense autour de Bakary Koné (Malaga, ex-Lyon) après avoir visionné le vol plané des Aigles de Carthage contre le Zimbabwe (4-2) lundi sur cette même pelouse.
"Bien sûr que les Tunisiens ont réussi à marquer six buts avec des équipes différentes, et nous le Burkina Faso, on a une solidité défensive, on va compter sur ça pour pouvoir les contrer et les battre à notre tour aussi", a lancé, bravache, Bakary Koné à l'issue d'un entraînement jeudi soir.
"On est monté petit à petit, on s'est adapté. Il y avait des joueurs qui découvrent la CAN. J'espère qu'ils vont être à la hauteur et vont vraiment montrer leur niveau de jeu", a ajouté l'homme aux cheveux ramenés en tresses, qui forme toujours l'ossature avec le capitaine Charles Kaboré et les frères Alain et Bertrand Traoré.
"On a une grande Tunisie, qui vient de monter après cinq ans sans grand résultat", a apprécié le coach Duarte.
- Sliti et Khazri en forme -
Les deux équipes conjuguent efficacité et haute valeur ajoutée technique. Dans la veine du meilleur football maghrébin, la Tunisie développe un jeu à terre à une touche de balle sous la férule d'Henryk Kasperczak, avec de plus des joueurs plus physiques et athlétiques que dans le passé.
Outre le virevoltant Youssef Msakni, le miracle de la sélection opère sur Naïm Sliti (Lille) et Wahbi Kazri, parfois à la peine dans leur club, mais bien présents au rendez-vous des filets en terres gabonaises. A l'arrière, la présence et l'expérience d'Ayem Abdennour (Valence) rassure une défense parfois fébrile (cinq buts encaissés) dans un système de jeu en 4-2-3-1.
"Il va falloir faire attention à leurs qualités offensives. Et leur trio au milieu, c'est leur force", a reconnu le milieu de terrain Larry Azouni.
De son côté, Duarte est d'autant plus obligé de s'adapter aux adversaires et aux circonstances que son infirmerie est très fréquentée depuis les forfaits des deux Jonathan, Zongo et Pitroipa (élu meilleur joueur de la CAN-2013): "Chaque rencontre, nous sommes obligés de nous passer d'au moins un joueur à cause des blessures. Ceci nous empêche d'avoir des automatismes".
Petit avantage pour Duarte et ses analyses fouillées: il connaît le football tunisien, pour avoir été brièvement en 2015 le coach du CS Sfax. Un détail qui a son importance quand on sait que 14 Tunisiens sur 23 jouent au pays (Espérance de Tunis, Etoile du Sahel...) -un record dans cette CAN-2017.
Côté tunisien, où le gardien et capitaine Ayem Mathlouthi est toujours incertain, la rencontre exhale un parfum de revanche. Déjà entraînés par Kasperczak lors de son premier séjour à la Goulette, les Aigles avaient été éliminés en 1998 en quart de la CAN par le Burkina Faso après une séance de tirs au but (1-1 a.p., 7-8 t.a.b.).
Le vainqueur de ce quart affrontera en demi-finale celui du quart Egypte-Maroc disputé dimanche.
Avec AFP