Le gouvernement conservateur australien envisage de faciliter la délivrance de visas pour les agriculteurs sud-africains blancs afin qu'ils puissent fuir les "conditions atroces" dans lesquelles ils se trouvent et gagner un "pays civilisé".
La proposition a été immédiatement balayée par Pretoria, un porte-parole du gouvernement sud-africain déclarant qu'aucune catégorie de population n'était en danger.
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Le ministre australien de l'Intérieur, Peter Dutton, chargé des questions d'immigration, a déclaré que ces agriculteurs méritaient une "attention spéciale", ajoutant qu'il étudiait les possibilités de les accueillir sur des visas humanitaires ou de réfugiés.
Il a évoqué des informations de presse sur des saisies de terres et des violences visant les agriculteurs blancs.
"Si on regarde les images, si on entend les histoires et si on lit les récits, ils font face à des conditions atroces", a-t-il dit mercredi soir au Daily Telegraph.
"J'ai demandé à mon ministère d'examiner les options et la façon dont nous pourrions fournir de l'aide car je crois vraiment (...) que les gens ont besoin d'aide, et ils ont besoin d'aide de la part d'un pays civilisé comme le nôtre".
Mais Ndivhuwo Mabaya, porte-parole du gouvernement sud-africain, a déclaré à la BBC que "personne ne devait avoir peur de quoi que ce soit".
"Le programme de redistribution sera mené conformément à la loi", a-t-il déclaré. "Nous restons une nation unifiée ici en Afrique du Sud, à la fois noire et blanche".
Il y a quelques mois, des demandeurs d'asile et des réfugiés détenus dans un camp australien offshore avaient obtenu 70 millions de dollars australiens (44,5 millions d'euros) de dédommagements pour détention illégale et mauvais traitements à la suite d'un recours collectif.
L'Australie essuie les foudres d'organisations de défense des droits de l'Homme, de même que de l'ONU, pour sa politique extrêmement dure vis-à-vis des demandeurs d'asile, dont bon nombre viennent d'Iran, d'Irak, de Somalie ou d'Afghanistan.
Sa marine repousse systématiquement les bateaux de clandestins. Ceux qui parviennent à gagner ses côtes malgré tout sont placés dans des camps de rétention hors de l'Australie, comme à Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, ou sur Nauru, petite île du Pacifique.
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Même si leur demande d'asile est fondée, ils ne seront pas acceptés sur le sol australien, Canberra ne leur offrant que la possibilité de s'établir dans un pays tiers. Ou de rentrer chez eux.
M. Dutton a ajouté que les fermiers blancs d'Afrique du Sud travaillaient dur. "Je crois que ces gens méritent une attention spéciale et nous la leur accordons maintenant".
Les agriculteurs en question pourraient être éligibles à un visa dans la catégorie "persécution intérieure" ou "humanitaire", a-t-il ajouté.
Normalement, les Sud-Africains qui veulent s'établir en Australie doivent obtenir par exemple des visas de travailleurs qualifiés. Environ 200.000 Sud-Africains vivent en Australie.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, arrivé au pouvoir en février, s'est engagé à "accélérer" la réforme agraire destinée à redistribuer des terres de la minorité blanche au profit de la majorité noire afin de "corriger les injustices" du passé.
Nombre d'agriculteurs blancs craignent que l'Afrique du Sud ne suive la voie du Zimbabwe voisin, où la réforme agraire et la saisie brutale des terres ont plongé le pays dans une crise économique sans précédent.
Avec AFP