Depuis leur sortie des villages, plusieurs familles déplacées du Pool attendent toujours d’être prises en charge par les autorités.
Leur situation, déjà dramatique, se dégrade au jour le jour, voici deux ans. Joe Washington Ebina, à la tête d’une fondation qui assiste souvent ses sinistrés, déplore ce manque d’assistance.
"On doit trouver les solutions. Mais depuis un certain moment, on ne parle plus de rien. Il n’y a pas un seul mot sur ces populations. C’est un abandon", dénonce-t-il.
Caritas Congo indique que l’assistance qui s’organise autour de ces déplacés est encore très insuffisante.
Alain Robert Moukouri est le secrétaire exécutif de Caritas Congo.
"En terme de besoins humanitaires, la réponse est encore insuffisante parce qu’il y aussi des besoins de santé. Il faut une couverture plus coordonnée et structurée. Cela soulagerait les déplacés", affirme-t-il.
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Dans les familles d’accueil où elles vivent, ces populations traversent des moments de grande misère.
Pascal Babakana, un déplacé de Mabenga, installé dans une famille à Nganga Lingolo, témoigne à VOA : "il faut se débrouiller pour avoir quelque chose. Nous allons dans les brousses périphériques collecter du bois, vendre et acheter de la nourriture. Nous ne voulons que de la paix pour retourner chez nous".
D’autres déplacés, racontent leur déboire à Brazzaville. "C’est difficile ici, on dort par terre, pas de moustiquaire. On souffre. Vraiment, même s’il n’y a plus rien dans les villages, nous ne voulons que repartir", indique une mère de famille.
"Je suis très déçu, je n’ai jamais été assisté. Je passe les nuits dans les marchés et les veillées funèbres. Jusque-là, y a rien de concret", déplore Didier Malonga, un retraité du CFCO, originaire du village Manieto.
Récemment, l’ambassade des Etats-Unis au Congo a apporté une assistance à ces déplacés.
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L’ONG le CUDHOC, par son président Gaspard Mienantima, évalue ici la distribution de cette aide.
"Nous avons fait la ronde des ménages, malheureusement c’est le
même scenario qui revient : une partie est servie une autre délaissée. Pourquoi cette discrimination", s’interroge-t-il, accusant le gouvernement de n’avoir rien fait jusqu’alors.
Après la signature des accords de paix dans le Pool, les populations attendent désormais le calendrier de retour dans les villages.
Ngouela Ngoussou, correspondant à Brazzaville