Selon la police municipale, 45.000 personnes ont participé au défilé "La République maintenant" organisé par l'Assemblée nationale catalane (ANC), puissante association séparatiste.
Bien qu'ayant remporté aux élections régionales du 21 décembre la majorité absolue des sièges au parlement catalan, les partis séparatistes ne se sont pour l'heure pas entendus pour investir un gouvernement régional.
"Nous sommes plus de deux millions de citoyens de Catalogne qui voulons avancer maintenant, clairement, vers la république catalane", a déclaré à des journalistes le vice-président de l'ANC, Agusti Alcoberro.
La semaine précédente, les deux principaux partis indépendantistes étaient parvenus à un accord pour avancer vers la sécession, prévoyant de soumettre à référendum une future Constitution catalane.
Mais ils doivent encore faire face à des obstacles judiciaires et obtenir le soutien des anticapitalistes de la CUP pour former un gouvernement et mettre ainsi fin à la mise sous tutelle de la région par le gouvernement central.
"Il y a une majorité pour la république, eh bien qu'ils forment un gouvernement et l'appliquent", réclamait Miquel Alvarez, étudiant en droit de 20 ans rencontré dans le cortège.
Le débat d'investiture d'un nouveau président régional, prévu lundi, a dû être reporté sine die, le candidat actuel, l'ex-président de l'ANC Jordi Sanchez, étant en détention provisoire près de Madrid comme trois autres dirigeants indépendantistes.
Poursuivis pour leur implication dans la tentative avortée de sécession le 27 octobre, ils sont considérés par les séparatistes comme des "prisonniers politiques".
L'ex-président Carles Puigdemont, destitué par Madrid le 27 octobre après la proclamation d'une république indépendante et lui aussi objet de poursuites judiciaires, s'est exilé en Belgique et a renoncé à être candidat à sa succession face aux obstacles judiciaires à sa candidature.
"Que maintenant, en plein XXIe siècle, il y ait des gens emprisonnés pour leurs idées, c'est une honte, c'est antidémocratique", fulminait Maria Soria, pédiatre de 56 ans rencontrée dans la manifestation.
En attendant l'investiture d'un gouvernement régional, la Catalogne, région de 7,5 millions d'habitants, reste sous administration directe du gouvernement de Mariano Rajoy.
Avec AFP