Voici un point sur l'enquête sur cette attaque revendiquée par le groupe Etat islamique.
- Le suspect tué à Milan -
Dans la nuit de jeudi à vendredi, Amri a été repéré devant la gare milanaise de Sesto San Giovanni par une patrouille de police qui l'a arrêté alors qu'il se comportait de manière "suspecte".
L'homme a été abattu lors de ce contrôle de routine car il a sorti "sans hésiter une arme et a tiré sur l'agent qui lui avait demandé ses papiers", a indiqué le ministre italien de l'Intérieur Marco Minniti.
Un ticket de train français a été retrouvé dans son sac à dos, montrant qu'il était auparavant monté dans un train à Chambéry, dans le nord des Alpes en France, et était passé par Turin avant d'arriver dans la nuit à Milan, selon les médias allemands.
Anis Amri, 24 ans, faisait l'objet depuis mercredi minuit d'un avis de recherche à l'échelle européenne après que son document d'identité et son portefeuille ont été retrouvés dans la cabine du camion-bélier.
Un mandat d'arrêt avait été formellement émis jeudi après que ses empreintes digitales eurent été retrouvées sur le camion utilisé durant le carnage de lundi qui a fait 12 morts et a été revendiqué par le groupe Etat islamique.
Les autorités allemandes n'ont jamais évoqué de complices éventuels.
- Fausse piste -
Amri a eu 30 heures pour fuir l'Allemagne. En effet lundi soir, la police s'est focalisée à tort sur un témoignage pour interpeller et interroger 24 heures durant un demandeur d'asile pakistanais finalement libéré mardi soir.
Le portefeuille d'Amir avait pourtant été retrouvé mardi matin. L'avis de recherche européen n'a lui été lancé par l'Allemagne qu'à minuit dans la nuit de mardi à mercredi.
- Islamiste notoire -
Connu de longue date de la police allemande pour ses liens avec la mouvance salafiste et islamiste, classé "dangereux" et disposant de plusieurs identités, il avait même été visé par une enquête pour "préparation d'un acte criminel grave représentant un danger pour l'Etat" et surveillé par la police berlinoise de mars à septembre. L'affaire est finalement classée à Berlin faute d'éléments probants.
"Très mobile" selon les autorités allemandes, il a vécu dans les régions de Bade-Wurtemberg (sud-ouest), Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest) puis dernièrement à Berlin.
Le Tunisien aurait aussi entretenu des contacts avec un ressortissant irakien de 32 ans, identifié comme Ahmad Abdulaziz Abdullah A., alias "Abou Walaa". Ce dernier a été arrêté en novembre avec quatre complices pour avoir monté un réseau de recrutement pour le compte du groupe EI, selon le parquet fédéral.
- Camion polonais -
Lundi, selon son employeur polonais, le chauffeur attitré du camion ayant servi à l'attentat est à Berlin pour livrer un chargement. Mais cette livraison est remise au lendemain, si bien que le routier doit rester dans la capitale allemande.
Vers 15H00, il parle brièvement à son épouse et le couple décide de se reparler une heure plus tard, un contact téléphonique qui n'aura jamais lieu. En revanche, selon son patron, les données GPS du camion montrent que le véhicule a été mis en marche mais en ne faisant que de petits mouvements "comme si quelqu'un apprenait à le conduire".
Le poids lourd quitte finalement son stationnement vers 19H40, parcourt dix kilomètres environ du nord-ouest vers un quartier très fréquenté de l'ouest de Berlin. Là, il fonce sur la foule rassemblée sur un marché de Noël vers 20H00.
Après 60 à 80 mètres, le camion, au lieu de poursuivre sa course tout droit à travers le marché, dévie sur sa gauche, transperçant un stand, pour s'immobiliser sur l'avenue bordant la place. Cette sortie de trajectoire met fin au carnage. Elle pose aussi des questions.
La police retrouve le chauffeur polonais mort, tué par balle, dans la cabine sur le siège passager. Selon son patron, qui a vu des photos du corps, son employé avait le visage "ensanglanté, tuméfié".
Selon des médias, tenu en respect par une arme sur le siège passager, le conducteur a pu tenter de prendre le contrôle du véhicule et forcé celui-ci à quitter sa trajectoire mortelle.
Avec AFP