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Ce que l'on sait de la guerre entre Israël et Gaza après l'assaut du Hamas


A Gaza, 560 Palestiniens ont été tués et 2.900 blessés selon le Hamas.
A Gaza, 560 Palestiniens ont été tués et 2.900 blessés selon le Hamas.

L'armée israélienne a ordonné lundi un siège complet de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, au troisième jour de la guerre déclenchée par une offensive meurtrière sans précédent du mouvement islamiste palestinien. Près de 1.300 personnes ont péri depuis le début de la guerre.

L'armée a annoncé avoir le "contrôle" des localités du sud d'Israël prises pour cible mais dit "qu'il pourrait y avoir encore des terroristes dans la zone". Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué une guerre "longue" contre le Hamas. Voici ce que l'on sait jusqu'à présent de ce conflit:

Déroulement de l'offensive

Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et ennemi juré d'Israël, a lancé son offensive samedi à l'aube, en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, et 50 ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973.

Il a dit avoir tiré 5.000 roquettes sur Israël pendant que ses combattants utilisaient des explosifs et des bulldozers pour franchir la barrière séparant Gaza du territoire israélien, attaquant des positions militaires et des civils en pleine rue.

A bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés, les combattants se sont infiltrés dans des zones urbaines d'Israël comme Ashkelon, Sderot et Ofakim, situé à environ 22 kilomètres de Gaza, une enclave pauvre peuplée de 2,3 millions d'habitants.

Le Hamas s'est emparé d'équipements militaires israéliens et a pris en otage des civils et des militaires. Ses combattants ont notamment attaqué un festival de musique auquel participaient des centaines de jeunes Israéliens près du kibboutz Reim, proche de Gaza.

Réponse d'Israël

"Ce qui s'est passé est sans précédent en Israël", a reconnu M. Netanyahu. "De loin le pire jour de l'histoire d'Israël", a dit un porte-parole de l'armée.

L'armée israélienne, qui a compté plus de 3.000 tirs palestiniens, a déclenché l'opération "Sabre de fer", menant des frappes aériennes et détruisant des bâtiments présentés comme des "centres de commandement" du Hamas à Gaza. M. Netanyahu a promis de réduire en "ruines" les caches du Hamas. Plus de 123.000 Palestiniens ont été déplacés à l'intérieur de Gaza à cause des frappes, selon l'ONU.

L'armée a annoncé avoir déployé des dizaines de milliers de soldats dans le sud du pays qui continuent de se battre contre les combattants infiltrés. Elle s'efforce aussi de sauver les Israéliens pris en otage par le Hamas, plus d'une centaine selon le gouvernement israélien, du jamais vu dans l'histoire du pays. Par ailleurs, l'armée a décidé d'évacuer tous les habitants des alentours de Gaza.

Les autorités israéliennes ont ordonné l'arrêt "immédiat" de l'approvisionnement en eau de la bande de Gaza. Israël fournit 10% de la consommation annuelle en eau de ce territoire.

Combien de morts et de disparus?

Selon Israël, plus de 700 personnes ont été tuées et 2.150 blessées côté israélien. Jusqu'à 250 personnes ont été massacrées dans la rave party près de Gaza, selon une ONG. A Gaza, 560 Palestiniens ont été tués et 2.900 blessés selon le Hamas. Dix Népalais, une Française, douze Thaïlandais, un Cambodgien, deux Ukrainiennes et au moins neuf Américains ont été tués dans l'offensive du Hamas.

Israël a reconnu que plus de 100 civils et militaires israéliens avaient été enlevés. Des étrangers, dont des Américains et des ressortissants du Paraguay notamment.

Quatre des otages aux mains du Hamas ont été tués dans les frappes israéliennes, a affirmé le mouvement palestinien. "Au moins huit Français seraient portés disparus, ou décédés ou pris en otage par le Hamas", selon le député des Français de l'étranger Meyer Habib.

Ce que dit le Hamas

Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché l'offensive pour "mettre fin aux crimes de l'occupation". Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie, elle a annexé la partie orientale de Jérusalem, et impose depuis 2007 un blocus à Gaza.

"Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire", a affirmé Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas. Le mouvement a appelé "les combattants de la résistance en Cisjordanie" occupée ainsi que "les nations arabe et musulmane" à rejoindre son combat.

Dimanche, le Hezbollah libanais pro-iranien a tiré des obus sur des positions israéliennes à la frontière, entraînant une riposte d'Israël. Lundi, l'armée a tué "des suspects armés" infiltrés du Liban en Israël et bombardé les abords d'un village frontalier dans le sud du Liban.

Le Jihad islamique palestinien a revendiqué l'infiltration de combattants à partir du Liban de combattants. Un membre du Hezbollah a été tué dans un bombardement israélien à la frontière. "Aucune négociation" n'est possible pour le moment avec Israël alors que les hostilités se poursuivent, a affirmé un responsable du Hamas basé à Doha.

Réactions

Les Etats-Unis ont commencé à envoyer de l'aide militaire à Israël et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée. Une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne a été convoquée pour mardi. L'UE a suspendu son aide au développement aux Palestiniens.

Les chefs d'Etat et de gouvernement américain, français, allemand et britannique vont s'entretenir lundi soir de la situation. L'Egypte a multiplié les contacts pour "arrêter l'escalade".

L'Iran s'est placé en première ligne du soutien à l'offensive du Hamas, tout en rejetant les accusations sur sa responsabilité directe dans le déclenchement de la guerre. Moscou a jugé "élevé" le risque de l'entrée de "forces tierces" dans le conflit.

Le patron de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a assuré que son organisation rejetait la violence "des deux côtés". Les ministres arabes des Affaires étrangères se réuniront mercredi au siège de la Ligue arabe au Caire.

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