"Depuis août 2016, la Minusca a enregistré une augmentation alarmante du nombre de cas de violations et d'abus commis par les différentes factions des ex-Séléka, anti-balaka et leurs affiliés. Ces incidents ont causé la mort d'au moins 100 personnes", indique la Minsuca dans un communiqué présentant un rapport sur la situation des droits de l'homme.
La Centrafrique peine à se relever des conflits communautaires initiés en 2013 entre les rebelles Séléka prétendant défendre les droits de la minorité musulmane, et les milices anti-balaka majoritairement chrétiennes.
"La situation sécuritaire et des droits de l'homme", qui touche y compris des enfants, reste "une source de préoccupation majeure", selon ce rapport qui porte sur la période juin 2015-mars 2016.
"La division des droits de l'homme (DDH) a documenté 1.301 cas de violations et d'abus des droits de l'homme affectant au moins 2.473 victimes", écrit la Minusca, soit +70% par rapport à une précédente étude "de septembre 2014 au 31 mai 2015".
"Les principaux auteurs ont continué d'être des éléments des groupes armés anti-balaka, ex-Séléka (...) la LRA, et des Foulani (ndr: Peuls) affiliés" à des groupes armés, précise le rapport.
La sanguinaire Armée de résistance du Seigneur (LRA, venue d'Ouganda), dont un des responsables est actuellement jugé par la Cour pénale internationale (CPI), est active dans le sud-est du pays.
Les abus "ont été principalement des exécutions arbitraires, des traitements cruels, inhumains ou dégradants, des violences sexuelles, des privations arbitraires de liberté, des destructions et des confiscations de biens, et des restrictions à la liberté de mouvement", détaille la Minusca.
Parmi les victimes, la Minusca a dénombré "203 enfants dont 91 garçons et 67 filles" avec des cas de viols et de violences sexuelles "affectant un total de 46 enfants (31 filles et 15 garçons)".
La visite du pape François fin novembre 2015 et l'élection dans le calme du président Faustin-Archange Touadéra fin mars 2016 ont apporté un espoir de stabilisation qui reste fragile, surtout en dehors de la capitale Bangui.
Le rapport recommande aux autorités de Centrafrique de donner la priorité à "la lutte contre l'impunité" et demande le soutien de la communauté internationale.
Avec AFP