Des groupes armés ont attaqué dimanche matin la ville de Bangassou, dans le sud-est de la Centrafrique, deux semaines après une offensive lancée par les rebelles et à la veille des premiers résultats de l’élection présidentielle, selon le chef du bureau régional de la Minusca dans la ville.
"La ville est attaquée depuis 5h25 ce matin, et il y a des affrontements un peu partout", a déclaré à l’AFP Rosevel Pierre Louis, le chef du bureau régional de la Minusca à Bangassou, précisant que des membres des forces armées de Centrafrique (FACA) et de la Minusca ont été déployés dans la ville.
"Les affrontements ont commencé aux alentours de 5 heures du matin, il y a des tirs et des détonations autour du centre-ville", a confirmé Mgr Aguirre, l’évêque de la ville.
Depuis le 19 décembre, une coalition de groupes rebelles, qui occupe les deux tiers du territoire, mène une offensive qui avait initialement pour but de perturber l’organisation des élections présidentielle et législatives dont le premier tour a eu lieu le 27 décembre.
La Centrafrique a été ravagée par la guerre civile après qu'une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le régime du Président François Bozizé en 2013.
En 2017, la ville de Bangassou, frontalière avec la République démocratique du Congo (RDC), avait été ravagée par des miliciens antibalaka, qui avaient massacré des dizaines de civils musulmans et tué plusieurs casques bleus.
"Beaucoup de gens se sont réfugiés au Congo, sur l’autre rive, ça fait deux semaines que les gens s’attendaient à une attaque. Mes enfants sont partis, moi je suis resté avec ma femme", a déclaré à l'AFP Ismail, un habitant de Bangassou, pendant que des tirs résonnaient dans le téléphone.
La veille, des groupes armés avaient attaqué à l'aube la ville de Damara, située à 70 km au nord de la capitale Bangui, fief du président sortant et favori du scrutin Faustin Archange Touadéra.
"Il y a eu une incursion des groupes armés ce matin (samedi) avec des tirs. Mais les FACA sont intervenus et les groupes armés ont fui", avait précisé à l’AFP Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca. "Des patrouilles de la Minusca ont été envoyées sur place", a-t-il ajouté.
La Minusca n’était pas en mesure de fournir un bilan humain des attaques à Bangassou et Damara.