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Centrafrique : l’ONU veut une approche bien plus robuste contre les milices


Des hommes assis dans un camps où vivent certains ex-Seleka à Bangui, 14 mars 2014.
Des hommes assis dans un camps où vivent certains ex-Seleka à Bangui, 14 mars 2014.

Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme lance cet appel dans une déclaration vendredi à Bangui.

Zeid Ra'ad Al Hussein a déclaré qu’il souhaite une approche "bien plus robuste" contre les groupes armés qui, dans plusieurs régions de Centrafrique, continuent de commettre de nombreux crimes en toute impunité.

"Je pense qu'il faudrait une approche bien plus robuste envers ces groupes armés, afin qu'ils commencent à comprendre qu'ils ne peuvent impunément bafouer l'état de droit quand, où et comme ils le souhaitent", a-t-il déclaré dans une déclaration à la presse dans la capitale centrafricaine, dont l'AFP a reçu copie à Libreville.

"Les dirigeants les plus connus, qui ont tant de sang sur les mains, ne sont ni arrêtés, ni poursuivis, ni jugés, ni condamnés", a-t-il constaté, avant d'appeler au renforcement de la Mission des Nations unies (Minusca) en Centrafrique afin qu’elle puisse "faire un usage plein et entier du mandat fort du Chapitre 7 qui lui a été conféré par le Conseil de sécurité".

M. Zeid demande aux États qui ont promis mais pas encore fourni le total des contingents militaires et policiers aux forces de maintien de la paix de l'ONU, ni les équipements vitaux comme les hélicoptères d'attaque, d'intensifier leurs efforts car ils font cruellement défaut.

Selon lui, "le désarmement devrait être une priorité absolue. Les criminels et meurtriers notoires doivent être traduits en justice, quel que soit le groupe auquel ils appartiennent".

Mais, a-t-il poursuivi, "pour que cela arrive, il faut que les gouvernements présents et futurs et leurs soutiens internationaux, dont ma propre organisation, accroissent leurs efforts pour mettre en place une justice qui fonctionne".

La Minusca, composée de contingents d'une dizaine de pays, dispose actuellement de quelque 9.200 militaires et 1.580 policiers, ainsi que de personnel civil.

Mais les principales milices, les anti-balaka (chrétiens) et l'ex-Sélaka (ancienne rébellion musulmane), contrôlent des zones entières dans les régions du centre, l'est et du nord-est. Elles s'y affrontent sporadiquement, provoquant un cycle incessant de représailles, de violences envers les civils et de déplacements forcés des populations.

Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la Séléka a plongé le pays dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014, dont elle peine toujours à se relever.

Avec AFP

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