Rédigé par la France, le texte a été adopté par 14 membres sur les 15 du Conseil, seule la Russie, active en Centrafrique, s'abstenant, a-t-on précisé de mêmes sources. Aucune explication n'a pu être obtenue auprès de la mission diplomatique russe auprès de l'ONU.
La résolution prévoit une augmentation de 2.750 hommes du plafond autorisé pour le déploiement des militaires, et de 940 pour celui concernant les policiers.
Cette augmentation rare de la taille d'une mission de paix porte les effectifs autorisés à 14.400 miliaires et 3.020 policiers. La mission Minusca figurait déjà parmi les opérations les plus importantes de l'ONU dans le monde, avec un budget annuel avoisinant le milliard de dollars.
Ces renforts avaient été demandés par la Centrafrique, la Minusca, et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Fin 2020, début 2021, les Casques bleus avaient dû faire face à une offensive de groupes armés voulant renverser les autorités établies à Bangui. Des militaires rwandais et russes, envoyés en Centrafrique fin 2020 dans un cadre bilatéral, leur avaient prêté main-forte.
La résolution souligne que les renforts de Casques bleus accordés "ont pour objectif de renforcer la capacité de la Minusca à accomplir ses priorités", à savoir la protection des civils, et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.
Ils ont aussi pour but d'aider la Mission "à éviter (et s'opposer le cas échéant) une future détérioration de la situation sécuritaire, tout en créant un espace pour faire progresser le processus politique", précise le texte.
La décision de l'ONU intervient deux jours avant la tenue dimanche d'un deuxième tour d'élections législatives en Centrafrique.
Mi-décembre, 6 des 14 groupes armés qui occupaient deux tiers du pays depuis le début de la guerre civile en 2013, avaient lancé une offensive contre le régime du président Faustin Archange Touadéra, réélu fin décembre.
Lors du 1er tour des législatives et de la présidentielle de fin décembre, seul un électeur sur trois avait pu voter dans ce pays en guerre civile depuis huit ans.
Alors que la pression monte en Centrafrique pour en finir avec l'embargo sur les armes expirant cet été, la résolution se borne à "noter la demande des autorités centrafricaines pour (sa) levée".
Dans sa résolution, le Conseil de sécurité leur rappelle "la nécessité d'assurer une protection, un contrôle, une gestion, une traçabilité et une responsabilité des armes, munitions et équipements militaires" qui leur seraient transférés.