"Une moto a sauté sur une mine terrestre dimanche vers 08H00 près de la commune de Yémé", à 600 km au nord-ouest de la capitale Bangui, a déclaré à l'AFP Dieudonné Youngaïna, préfet de l'Ouham-Pendé. "Quatre personnes sont mortes et un bébé est rescapé", a-t-il poursuivi.
"Les mines sont un vrai problème", a déploré M. Youngaïna.
"Entre janvier et août 2021, 27 incidents impliquant des engins explosifs ont coûté la vie à au moins 14 civils et ont blessé 21 civils et deux casques bleus des Nations Unies dans l'ouest du pays", avait souligné le 10 septembre Denise Brown, la coordinatrice humanitaire de l'ONU en Centrafrique.
Un travailleur humanitaire centrafricain employé par une ONG danoise avait été tué le 9 septembre après le passage de son véhicule sur un engin explosif, toujours dans le nord-ouest du pays.
La guerre civile a éclaté en 2013 après un coup d’Etat mené contre le président François Bozizé par une alliance de groupes armés à majorité musulmane, la Séléka, et les représailles lancées par des milices dites anti-balaka, dominées par des chrétiens et des animistes, fondées par le chef de l’Etat déchu.
Les affrontements sanglants entre les deux camps, dont les civils ont été les principales victimes, ont culminé en 2014 et 2015, et Séléka et anti-balaka ont été accusés par l'ONU de crimes de guerre et contre l'humanité.
La guerre civile a considérablement baissé d'intensité depuis 2018 mais des groupes armés, issus ou non de l'ex-Séléka et des anti-balaka, occupaient encore fin 2020 plus des deux tiers de la Centrafrique.
Certains ont lancé en décembre une rébellion contre le pouvoir du président Faustin Archange Touadéra à la veille de la présidentielle. Ce dernier a été finalement réélu le 27 décembre et son armée, grâce à l'appui de centaines de paramilitaires russes et de soldats rwandais, a aujourd'hui largement reconquis le territoire.