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Cheikh Tidiane Gadio appelle l'Afrique à s’unir pour faire face au terrorisme dans le Sahel


Cheikh Tidiane Gadio à l’ouverture du festival « Ciné droit libre » à Ouagadougou, le 10 décembre 2021. (VOA/Lamine Traoré)
Cheikh Tidiane Gadio à l’ouverture du festival « Ciné droit libre » à Ouagadougou, le 10 décembre 2021. (VOA/Lamine Traoré)

L’ancien patron de la diplomatie sénégalaise Cheikh Tidiane Gadio était au Burkina dans le cadre du festival de films sur les droits humains "Ciné Droit Libre". Lui qui est le président de l’Institut panafricain de stratégies "paix, sécurité, gouvernance" dans un entretien accordé à VOA Afrique, a appelé à une solidarité africaine pour gérer les crises sécuritaires au Sahel et dans toute l’Afrique de l’Ouest.

"J'ai trouvé le festival tellement riche, tellement intéressant que j'ai dit à mon ami Abdoulaye Diallo, Guy Hervé Kam (…) écouter chers amis, ça c'est un des secrets les mieux cachés d'Afrique. Il faut sortir cette affaire de la clandestinité", a dit M. Gadio, parlant du festival.

Le Burkina, tout comme certains pays du Sahel, traverse une situation sécuritaire difficile. Cheikh Tidiane Gadio a son analyse sur la question.

"Depuis 2012 quand on a attaqué le Mali, j'ai dit que si on laisse le Mali seul gérer ses problèmes, ce n'est pas bon parce que ce sont des forces qui sont motivées, qui viennent de l'extérieur qui ont des moyens et ressources et qui trouvent nos Etats parfois dans des crises de gouvernance, des coups d'État, des Etats faibles (...) Et ils viennent, ils font leur boulot, ils s'installent. J'avais dit qu’une fois qu'ils s'incrustent dans nos sociétés (…) du Mali ils vont attaquer le Niger, du Niger ils vont attaquer le Burkina et ils vont continuer parce qu'il y a de l'espace", a-t-il expliqué. « (…) De là, j'ai appelé à une solidarité panafricaine au plan militaire d'abord. Et on ne peut pas comprendre qu'on laisse l'armée malienne avec vingt mille hommes défendre un million deux cent mille kilomètre carrés. C'est une absurdité. Les africains devraient se mobiliser », a déploré le diplomate.

A la question de savoir pourquoi son pays comme le Sénégal n'envoie pas de troupes au Burkina?

"Non!", a répondu M. Gadio et de poursuivre : "Le Sénégal a envoyé des troupes au Mali comme malheureusement ce que je dis, il n'y a pas une stratégie régionale ou continentale sur cette question. Et moi je sais que le Président sénégalais est très sensible à la question parce qu’on échange sur cette question-là, je sais qu'il est solidaire du Burkina Faso. Mais ce que nous devrions faire, c'est que ça ne soit pas des dynamiques (…) Le Sénégal aime le Burkina, il envoie des soldats, non, ça ne règle pas le problème, le Sénégal va venir additionner son problème avec celui du Burkina (…) Pas le Sénégal individuellement , le Nigeria individuellement, mais l’armée de l’Afrique de l’Ouest, On est la région la plus attaquée aujourd’hui dans le continent et chacun d’entre nous veut essayer de solutionner le problème par lui-même et pour lui-même et on y arrive pas.

L’ancien patron de la diplomatie sénégalaise pense que l’Afrique doit s’unir pour devenir ce qu’il appelle "une puissance mondiale comme l’Inde, la Chine".

"Si je ne croyais pas en l’unicité de l’Afrique, à quoi bon d’aller la chanter partout ? Je crois en Kwamé Nkrumah, je crois en Cheik Anta Diop, à Thomas Sankara, à Amilcar Cabral, à Lumumba (…) A tous ceux qui ont donné leur vie pour ce continent et je pense qu’on nous a trompé en nous parlant d’Etats indépendants et souverains et on a cédé à cette tromperie. Aujourd’hui, il faut laisser toutes ces histoires de côtés et être ensemble", a terminé Cheikh Tidiane Gadio.

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    Lamine Traoré

    Lamine Traoré est journaliste depuis près d’une dizaine d’années. Il a intégré Radio Oméga en 2013, la principale radio privée d’information au Burkina.

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