M. Sall s'exprimait lors de la conférence de presse finale du 7e Forum sur la coopération sino-africaine (Focac). Ce sommet diplomatique et commercial a réuni pendant deux jours des dirigeants de 53 pays africains.
"Tout ce que nous faisons avec la Chine - j'insiste là-dessus - est parfaitement maîtrisé, y compris le volet financier, le volet de la dette", a souligné Macky Sall, dont le pays hérite de la coprésidence tournante du Focac.
"Nous ne devons pas avoir la conscience perturbée par les critiques faites sur la nature de nos relations avec la Chine", a-t-il martelé au côté du président chinois Xi Jinping.
La Chine est le premier partenaire commercial de l'Afrique. Elle investit annuellement plusieurs milliards de dollars sur le continent depuis 2015 dans des infrastructures (routes, chemins de fer, ports) ou des parcs industriels. Des investissements largement salués par les pays africains.
Ces initiatives chinoises suscitent toutefois des critiques croissantes venues d'institutions ou d'instituts de recherche occidentaux. Ils estiment que l'endettement de l'Afrique est en grande partie dû aux prêts généreux accordés par Pékin.
"La Chine n'a pas augmenté le niveau d'endettement de l'Afrique. Les raisons derrière la dette africaine sont complexes", a réagi mardi Xu Jinghu, la représentante spéciale du gouvernement chinois pour les Affaires africaines.
Elle incrimine les fluctuations de l'économie mondiale "qui ont accru le coût du financement pour l'Afrique" et le recul des recettes fiscales pour les pays exportateurs de matières premières à la suite de la baisse des cours mondiaux.
"Même pour les pays lourdement endettés, la Chine n'est pas le principal créancier. C'est donc insensé et infondé de mettre la dette africaine sur notre dos", a plaidé Mme Xu.
Xi Jinping a promis lundi une nouvelle enveloppe de 60 milliards de dollars dédiée au développement de l'Afrique. Elle comprend notamment des investissements et des prêts supplémentaires pour le continent.
"Nous serons très consciencieux (avec cette somme). Nous ferons une étude de faisabilité complète avant de sélectionner un projet", a souligné Xu Jinghu. "Il s'agira d'aider l'Afrique à renforcer sa capacité d'autosuffisance, et d'éviter (d'accroître) la dette".
Avec AFP