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Xi Jinping, maître inconstesté d'une Chine conquérante


Le président chinois Xi Jinping et son épouse Peng Liyuan arrivent au sommet du G20 à Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, le 6 juillet 2017.
Le président chinois Xi Jinping et son épouse Peng Liyuan arrivent au sommet du G20 à Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, le 6 juillet 2017.

Il vient d'obtenir sans surprise mercredi un nouveau mandat à la tête du Parti communiste chinois (PCC), et donc de la Chine : Xi Jinping, 64 ans, a rapidement cimenté son autorité depuis son arrivée au pouvoir fin 2012.

Omniprésent dans les médias, M. Xi est régulièrement présenté par la propagande comme le visage rassurant d'un pays désormais sûr de lui et tourné vers l'avenir, qui rêve de "grande renaissance" après un siècle et demi de déclin et d'humiliations infligées par les Occidentaux.

"Il représente ce que les Chinois veulent en termes de gouvernance : un pays bien tenu, une Chine forte et respectée", observe le sinologue Jean-Pierre Cabestan, de l'Université baptiste de Hong Kong.

Tête ronde, silhouette massive, l'homme fort de Pékin, surnommé affectueusement "Tonton Xi" par les médias et le grand public, est parfois comparé au fondateur du régime Mao Tsé-toung (1893-1976) pour le culte dont il fait l'objet et le pouvoir qu'il a accumulé.

Secrétaire général du PCC, président de la République populaire et de la commission militaire centrale, Xi Jinping cumule les fonctions à la tête de la deuxième puissance mondiale.

Il occupe quasi-quotidiennement l'ouverture du grand journal télévisé du soir, recevant des dirigeants étrangers, discutant avec des citoyens ordinaires ou discourant devant des assemblées de cadres qui l'applaudissent frénétiquement.

Des mises en scènes qui s'accompagnent d'une répression féroce contre tout contre-pouvoir, une condition indispensable selon Xi Jinping pour maintenir la stabilité sociale et donc assurer le développement.

- 'L'anti-Gorbatchev' -

"Il se présente comme l'anti-Gorbatchev. C'est quelqu'un qui a été traumatisé par la chute de l'URSS, ce qui explique la répression de la société civile et le retour de l'idéologie depuis son arrivée au pouvoir", analyse le journaliste François Bougon, auteur d'un récent ouvrage intitulé "Dans la tête de Xi Jinping".

M. Xi est né dans un milieu privilégié, le 15 juin 1953 à Pékin. Il est le fils de Xi Zhongxun, l'un des fondateurs de la guérilla communiste, et appartient à la caste toute puissante des "princes rouges", descendants des révolutionnaires arrivés au pouvoir en 1949 avant d'être broyés par les purges de Mao Tsé-toung.

"Son attachement au Parti est très fort du fait de son origine familiale. Si son père a été purgé par Mao, Xi fait partie de ces fils qui veulent réparer le Parti et non s'en venger", estime François Bougon. "Il croit que le Parti est la force qui peut vraiment transformer la Chine."

Xi Jinping cherche à gommer ses origines et cultive une image de dirigeant proche du peuple. La presse officielle insiste sur sa vie à la campagne pendant la "Révolution culturelle" (1966-76), lorsqu'il habitait dans une grotte.

- Une épouse chanteuse -

Avec la fin des troubles de l'ère maoïste, Xi Jinping décroche un diplôme d'ingénieur chimiste de la prestigieuse université Tsinghua à Pékin mais fait carrière dans l'appareil du Parti, où il entre l'année de ses 21 ans.

Gouverneur du Fujian en 2000, patron du Parti au Zhejiang en 2002, deux provinces côtières vitrines des réformes économiques, il est appelé par le président Hu Jintao pour faire le ménage en 2007 à Shanghai, où le chef du Parti a été emporté par un scandale de corruption.

La même année, Xi Jinping entre au Comité permanent du Bureau politique, le cénacle dirigeant du PCC, dont il prendra les rênes en novembre 2012.

Le président chinois connaît l'Occident : il a séjourné aux Etats-Unis, en 1985, pour étudier l'agriculture.

Divorcé, il a épousé en secondes noces en 1987 la chanteuse Peng Liyuan, alors beaucoup plus célèbre que lui. Le couple a une fille, tenue à distance des médias.

Son visage poupin lui vaut les moqueries d'internautes qui ont rapproché des photos de lui et de... Winnie l'ourson. A tel point que tout commentaire sur le sympathique nounours a été bloqué l'été dernier sur les réseaux sociaux.

Avec AFP

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