Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Boko Haram vise une base militaire et des miliciens dans le nord-est du Nigeria


Des personnes ramassent les débris après une explosion à Maiduguri, Nigeria, le 29 octobre 2016.
Des personnes ramassent les débris après une explosion à Maiduguri, Nigeria, le 29 octobre 2016.

Au moins huit personnes ont été tuées ce week-end dans de nouvelles attaques sanglantes du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, visant à la fois des soldats et des miliciens.

Cinq soldats ont été tués dans l'attaque, dans la nuit de samedi à dimanche, d'une base militaire dans l'Etat du Yobe, tandis que cinq kamikazés se sont fait exploser dimanche à Maiduguri, capitale de l'Etat du Borno et berceau de Boko Haram, tuant trois personnes.

Après sept années de conflit et malgré les succès militaires revendiqués par l'armée au cours des derniers mois, les insurgés ont encore une fois démontré qu'ils conservaient une forte capacité de nuisance.

Samedi soir, un groupe de combattants de Boko Haram, que l'armée affirme avoir chassé d'un de ses dernières enclaves dans la forêt de Sambisa fin décembre, a attaqué une base militaire dans la ville de Buni Yadi dans le Yobe.

Un officier supérieur sous couvert d'anonymat a affirmé à l'AFP qu'il y avait eu des "combats intenses".

"Nous avons perdu dans l'attaque cinq soldats dont un capitaine qui avait récemment été déployé à Buni Yadi", a-t-il précisé.

"Nous essayons toujours d'avoir un bilan des victimes chez les terroristes, car leurs corps sont dispersés dans la brousse", a ajouté l'officier.

Ces hommes font probablement partie des combattants qui ont réussi à s'échapper de la forêt de Sambisa, dans l'Etat du Borno, l'un des derniers bastions du groupe, et sont aujourd'hui dispersés dans la nature.

Après l'annonce, fin décembre par le président Muhammadu Buhari, de la reprise de Sambisa, le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, était apparu dans une nouvelle vidéo, affirmant que "la guerre (n'était) pas terminée" et que les Nigérians n'auraient aucun "répit".

Un porte-parole de la base de Buni Yadi a confirmé l'attaque, qui a été "repoussée", sans donner de bilan.

"Je ne peux pas confirmer de victimes pour l'instant, tout ce que je peux dire, c'est que certains soldats n'ont pas répondu à l'appel", a déclaré le lieutenant George Okupe.

Buni Yadi était tombée aux mains de Boko Haram en février 2014 après l'attaque d'une école pour garçons. Au moins 43 élèves avaient été égorgés dans leur chambre d'internat, et l'école brûlée.

Les islamistes avaient saccagé la ville, restée sous leur contrôle pendant près d'un an, jusqu'à sa reprise en mars 2015 par l'armée.

'Ils ont tous deux explosé'

Le mois dernier, Abuja avait affirmé que la guerre contre Boko Haram, dont l'insurrection a fait 20.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés depuis 2009, était dans sa "phase finale".

Le président Buhari avait déjà assuré en décembre 2015 que le groupe était "techniquement" vaincu.

Mais la façon dont les rebelles ont pu attaquer une base militaire aussi importante pose question. Boko Haram a souvent attaqué par le passé des positions de l'armée afin de s'emparer de stocks d'armes et d'équipements.

Et bien qu'ils aient perdu de larges pans de territoire face aux offensives des soldats nigérians et de leurs alliés régionaux, les islamistes n'ont jamais cessé leurs attaques meurtrières, principalement contre des civils.

En témoignent les attentats perpétrés dimanche à Maiduguri, qui ont tué trois personnes -outre les cinq kamikazés.

Vers 22H30 (21H30 GMT), deux femmes se sont fait exploser dans le quartier de Kaleri, tuant deux personnes, a déclaré le porte-parole de la police du Borno, Victor Isuku, dans un communiqué.

Selon des habitants et un milicien, les deux kamikazés, âgées d'une vingtaine et d'une trentaine d'années, visaient les maisons de deux membres des milices civiles qui appuient l'armée dans la lutte contre Boko Haram.

La première a tué la fille adolescente d'un milicien venue ouvrir la porte en actionnant sa charge.

La seconde a tué le père d'un milicien, qui passait la nuit chez sa deuxième épouse, selon un habitant, Babakura Kolo: "Elle a serré le vieil homme dans ses bras et a appuyé sur la gâchette, ils ont tous deux explosé".

Presque au même moment, les charges de trois kamikazés ont explosé alors qu'ils s'approchaient d'un poste de contrôle pour entrer dans la ville, tuant un milicien, selon la police.

Le trio, armé de kalashnikovs, "a tiré sporadiquement et a tenté d'infiltrer Maiduguri", a déclaré Victor Isuku. Des miliciens en patrouille ont répliqué, déclenchant les explosifs.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG