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John Kerry évoque la "honte" du retrait américain sur le climat


John Kerry lors d'une mission d'observation au Kenya, Nairobi, le 7 aout 2017
John Kerry lors d'une mission d'observation au Kenya, Nairobi, le 7 aout 2017

La décision de Donald Trump de retirer son pays de l'Accord de Paris, et de n'envoyer mardi dans la capitale française qu'un chargé d'ambassade, est "une honte" , a estimé l'ancien secrétaire d'Etat John Kerry, au sommet climat où le président américain a été la cible de critiques.

"C'est une honte, si vous regardez les faits, la science, le bon sens, tout le travail qui a été fait", a dit John Kerry à l'AFP. L'accord de 2015 contre le réchauffement "ne s'est pas fait en un an à Paris. Ce sont 26 années de travail déshonorées par des gens qui ne comprennent rien à la science".

A la tribune, John Kerry, qui avait joué un grand rôle au côté de Barack Obama dans l'adoption de l'accord, a été très applaudi par l'assistance du "One Planet Summit", quand il a dénoncé "une décision auto-destructrice prise dans un but politique".

"Donald Trump s'est peut-être retiré de Paris, mais pas le peuple américain", a-t-il ajouté, citant l'engagement de nombreux Etats américains, villes, entreprises.

Lui succédant à la tribune, l'ex-secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a appelé le monde à agir mieux pour appliquer l'accord, a aussi dénoncé une décision américaine "politiquement de courte vue, économiquement irresponsable, et scientifiquement erronée".

Donald Trump n'a pas été personnellement invité à ce sommet consacré aux finances climat et co-organisé par la France, la Banque mondiale et l'ONU deux ans tout juste après l'adoption de l'accord de Paris. Washington a prévu d'y envoyer un diplomate.

"Nous avons à la Maison Blanche un climato-sceptique qui dit que le changement climatique est un canular!", a lancé mardi le gouverneur de Californie Jerry Brown, en tête des collectivités américaines mobilisées pour le climat.

"Nous ne pouvons pas attendre que la Maison blanche se réveille. Nous en Amérique agissons sur le terrain", a-t-il souhaité. Mais "notre travail est incroyablement difficile. Nous avons mobilisé jusqu'à un certain point, mais nous ne sommes pas encore sur le bon chemin pour réduire des émissions (de gaz à effet de serre) croissantes".

"America's Pledge", coalition de collectivités, entreprises, organisations de la société civile pro-climat, compte désormais 1.700 membres, a dit l'ex-maire de New York Michael Bloomberg.

"Elle représente plus de la moitié de l'économie américaine", a-t-il dit à la presse. "Finalement, le président Trump a contribué à rassembler les gens qui comprennent le problème".

La maire de Paris Anne Hidalgo a "salué le courage des maires américains".

"Nous continuerons à faire valoir nos arguments (...) Nos voix doivent couvrir celles des défenseurs du monde d'hier, qui sont les destructeurs du monde d'aujourd'hui et sans doute les fossoyeurs du monde de demain", a-t-elle dit, dénonçant le poids des "lobbies, aux raisonnements pollués par les intérêts particuliers".

Avec AFP

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