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Les maires des grandes villes se mobilisent à Mexico contre le réchauffement climatique


L’ancien maire de New York Michael Bloomberg fait un discours lors de la cérémonie d’ouverture du C40. Johannesburg, 5 février, 2014.
L’ancien maire de New York Michael Bloomberg fait un discours lors de la cérémonie d’ouverture du C40. Johannesburg, 5 février, 2014.

Les maires des grandes villes du monde ont présenté à Mexico leurs recommandations pour réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre, sous peine de "payer le prix de l'inaction" et de voir l'objectif mondial des 2°C de réchauffement dépassé.

"Au scepticisme dont font preuve certains chefs d'Etat, à la lâcheté qui en paralyse d'autres, nous répondons par l'action et en suivant une seule méthode qui consiste à abattre les murs et à bâtir des ponts" a déclaré en espagnol la maire de Paris, Anne Hidalgo, lors de son premier discours de présidente du Cities 40 (C40).

"Les villes sont à l'avant-garde du changement (...) mais nous devons agir vite", a martelé Mme Hidalgo, avant de recevoir en guise d'intronisation un bonsaï des mains du maire de Rio Eduardo Paes, qui l'a précédée à la tête de l'organisation.

Joint par VOA Afrique, Ali Haidar célèbre défenseur de l’environnement nous explique les implications de l'engagement pris par Paris, Madrid et Mexico.

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A titre d'exemple, les maires de Paris, Mexico et Madrid ont annoncé dans un communiqué commun leur intention de se débarrasser totalement des véhicules diesel d'ici 2025, "afin d'améliorer la qualité de l'air pour les citoyens".

Le C40, qui rassemble désormais 90 villes -dont Rio, Caracas, New York, Paris, Dakar, Johannesburg, Addis Abeba, Séoul, Pékin, Shanghai, Athènes, Istanbul ou Londres-, représente au total 650 millions de personnes et 25% du PIB mondial.

Les villes de Medellin (Colombie), Dakar (Sénégal), Montréal (Canada) et Kuala Lumpur (Malaisie) ont rejoint l'organisation durant le sommet à Mexico.

Selon l'étude des maires présentée jeudi et intitulée "Deadline 2020", un tiers des émissions dépendent de l'action des villes (infrastructures, urbanisme, transports, etc.).

"Si les usages et infrastructures continuent à se développer sur le mode actuel, d'ici 5 ans le monde aura généré assez d'émissions pour dépasser les 2°C" prévus par l'accord de Paris, préviennent ces élus.

Pour faire face à ce défi, les seules villes du C40 auront besoin de 375 milliards de dollars d'investissements pour les quatre ans à venir.

"Nous sommes conscient que le financement sera le nerf de la paix (...) Nous irons chercher cet argent", a défendu la maire de Paris. Parmi les revendications de la coalition figure l'accès des villes aux financements climatiques internationaux (du Fonds Vert par exemple).

Dans la soirée, le C40 a remis ses prix distinguant 11 villes pour leurs efforts écologiques au cours de l'année parmi lesquelles Paris, Copenhague (Danemark), Curitiba (Brésil), Addis Abeba (Ethiopie), Shenzen (Chine), Yokohama (Japon), Sydney et Melbourne (Australie). Paris a été distinguée pour son Plan Climat d'adaptation aux défis climatiques.

- Pression citoyenne -

La mise en place de politiques vertes n'est pas nécessairement "un poids à supporter", selon ces maires.

"Nous obtenons des succès en terme de croissance tout en réduisant la pollution", a ainsi témoigné le maire de Vancouver, Gregor Robertson.

L'ancien maire de New-York et émissaire de l'ONU pour les villes et le climat, Michael Bloomberg, compte sur le secteur privé pour jouer un rôle déterminant dans le financement de la lutte contre le réchauffement, même si les entreprises le font à reculons. "Ces entreprises sont sous la pression de leurs clients qui leur demandent des comptes, notamment les jeunes, qui sont très impliqués socialement", a-t-il expliqué à l'AFP.

Selon lui, toutes les villes, y compris celles de moindre dimension, prendront naturellement leur place dans ce combat pour le climat, sous la pression citoyenne, et qu'importe si des leaders climatosceptiques tels le président américain élu Donald Trump sont au pouvoir.

Pour la ministre française de l'Environnement et ex-présidente de la COP21, Ségolène Royal, présente à Mexico, il sera "juridiquement très difficile à Donald Trump de revenir sur l'accord de Paris", même si le président élu américain "pourrait relancer des énergies comme le gaz de schiste" dommageables à l'environnement.

Jeudi, parallèlement au C40, un groupe de 62 états, régions ou province représentant environ 17% de l'économie mondiale, a annoncé que "ses membres étaient en bonne voie pour réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050".

Selon les experts, ces émissions doivent être réduites entre 40% et 70% d'ici 2050 et à près de zéro en 2100 pour avoir une chance de limiter la hausse de température à 2°C.

Au-delà de cette date, les actions à prendre seront toutefois encore plus drastiques.

Avec AFP

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