Le long week-end de "Labor Day" marque traditionnellement aux Etats-Unis la fin de l'été mais aussi, les années d'élection, l'entrée dans la dernière ligne droite de la campagne.
A l'approche du scrutin du 8 novembre, et avec le début imminent des opérations de vote anticipé dans plusieurs Etats (Minnesota et Dakota du Sud dès le 23 septembre), les candidats à la présidentielle savent que le temps est désormais compté.
"Je suis prête, plus que prête!" a lancé tout sourire Hillary Clinton, toujours en tête dans les sondages nationaux, en allant saluer les journalistes qui voyageaient pour la première fois dans le même avion qu'elle.
Son rival républicain, qui avait, une fois n'est pas coutume, invité quelques journalistes à le rejoindre dans son avion, a affiché sa confiance pour les débats à venir.
"Je me prépare comme pour les autres débats (lors des primaires républicaines, NDLR), (...) cela s'était bien passé pour moi", a expliqué le magnat de l'immobilier, assurant, après avoir laissé planer le doute, avoir bien l'intention de participer aux trois rendez-vous (26 septembre, 9 et 19 octobre).
Comme pour mieux marquer le contraste avec sa rivale, le candidat républicain, à la traîne dans les sondages, a assuré qu'il comptait d'abord sur sa spontanéité. "J'ai vu des gens tellement se préparer que lorsqu'ils arrivent devant les caméras, ils ne peuvent plus dire un mot", a-t-il affirmé.
Une semaine après son voyage au Mexique, il a une nouvelle fois raillé Mme Clinton, affirmant que "son seul plan (pour l'immigration), c'est l'amnestie totale". Sous Clinton, a-t-il ajouté, "n'importe qui pourra passer la frontière".
Symbole de l'intense bataille que vont se livrer Hillary Clinton et Donald Trump dans les ultimes semaines de campagne, les avions des deux candidats se sont retrouvés au même moment sur l'aéroport de Cleveland dans l'Ohio, l'un des Etats-clés ("Swing State") du scrutin présidentiel.
Dans cet ancien berceau de l'industrie américaine où les perspectives d'emplois sont limitées et où les salaires stagnent, M. Trump espère mobiliser "des électeurs qui ne votaient pas traditionnellement républicain ou qui n'ont pas voté depuis longtemps", selon les termes de sa directrice de campagne Kellyanne Conway.
Floride, Caroline du Nord
Peu avant l'atterrissage à Cleveland, la candidate démocrate s'est déclarée "heureuse" de se déplacer enfin avec les journalistes.
"J'attendais ce moment", a assuré celle qui fait l'objet de critiques récurrentes pour son refus catégorique d'organiser des conférences de presse (la dernière remonte à décembre 2015).
Lors de cet entretien d'une vingtaine de minutes au cours duquel elle s'est livrée à un jeu de questions-réponses, la candidate démocrate, s'est dite inquiète de "graves" interférences des Russes dans l'élection.
Elle n'a pas manqué d'ailleurs d'attaquer son adversaire, Donald Trump, estimant qu'il encourage Moscou à l'espionner.
L'ancienne secrétaire d'Etat se rendra en Floride (Tampa) mardi puis en Caroline du Nord (Charlotte) jeudi, deux Etats qui, comme l'Ohio, pourraient s'avérer cruciaux pour désigner le 45e président des Etats-Unis.
Si la démocrate continue de dominer dans nombre d'Etats-clés - de huit points en Pennsylvanie et de quatre points en Caroline du Nord, selon un sondage CBS -, d'autres études ont montré que l'avance acquise après les conventions de juillet s'était érodée.
Le scandale de sa messagerie privée - utilisée au lieu d'un compte officiel lorsqu'elle dirigeait la diplomatie de 2009 à 2013 - continue de la poursuivre.
Les critiques de Donald Trump contre Hillary Clinton ont été relancées vendredi par la publication par le FBI de documents relatifs à ses investigations dans l'affaire du serveur privé.
Selon les 58 pages publiées, dont 14 sont caviardées, elle a expliqué à la police fédérale qu'elle ignorait que l'annotation "C" figurant sur certains documents signifiait "confidentiel".
"Soit elle était la secrétaire d'Etat la plus bête de l'histoire des Etats-Unis, soit c'est une menteuse", a lâché Rudy Giuliani, ancien maire de New York et proche de Donald Trump.
Hillary Clinton continue de dépeindre le magnat de l'immobilier comme un homme trop impétueux et intolérant pour assumer la fonction suprême.
"Donald Trump veut que nous lui fassions confiance? C'est une blague?", a lancé son colistier Tim Kaine, qui était avec la candidate lundi.
Avec AFP